La célébration de l’événement a été marquée par un concert A Cappella donné, la semaine dernière, au Centre culturel russe (CCR) de Brazzaville.
Le concert marquant les quinze ans du groupe Ndima s’est déroulé en présence de l’ambassadeur, chef de la délégation de l’Union européenne au Congo, Saskia de Lang ; d’Edith Laure Itoua, conseiller du chef de l’Etat congolais en charge du département des Affaires sociales ; du directeur du CCR, Sergey Belyaev, et de la directrice déléguée de l’Institut français du Congo (IFC) de Brazzaville, Marie Audigier, ainsi que bien d’autres personnalités.
Le spectacle intitulé « Makingo ma beeto baaka », ou « Les voix des femmes baaka » en français, a été marqué par la prestation de cinq musiciens du groupe Ndima en chants A Cappella pendant plus d’une heure. Une manière de mettre en valeur leurs danses et chants polyphoniques méconnus.
Les cinq musiciennes sont passées chacune à tour de rôle pour interpréter des mélopées de la culture Aka, entrecoupées par les explications de l’ethnologue Sorel Eta, responsable de ce groupe, sur les différents chants ou artistes musiciennes. Des interprétations qui ont été vivement applaudies par les spectateurs, intéressés par le chant de la culture Aka.
Ce concert est intervenu après la huitième tournée européenne du groupe. En effet, il venait de participer, du 22 avril au 22 mai, au festival du Chamanisme à Genac en France ; au festival international du chant A cappella à Leipzig, en Allemagne ; et à un concert scolaire à Prilly, en Suisse, ainsi qu’à un vernissage au musée d’ethnographie sur « L’Afrique les religions de l’extase » et une conférence au même endroit sur le fusil nocturne « mobandzi » donnée par l’ethnologue Sorel Eta et David Motambo (Nganga/ Chamane).
Cette huitième tournée européenne a été une véritable aubaine pour l’ethnologue Sorel Eta et le groupe Ndima ( composé des musiciens autochtones) de poursuivre leur idéal, celui de promouvoir et de sauvegarder le patrimoine culturel des peuples autochtones Aka menacés de disparition.
La célébration des quinze ans de ce groupe a coïncidé aussi avec sa prestation à la Semaine culturelle des Aka à l’IFC de Pointe-Noire, du 23 au 30 mai dernier.
A l’issue du concert, l’ambassadeur Saskia de Lang a exprimé sa satisfaction, de même que le conseiller du chef de l’Etat Edith Laure Itoua.
Signalons que bien avant ce spectacle, une exposition sur le patrimoine matériel et photographies des Akas, intitulée « Moaka na ndima » ou « L’Homme et la forêt », a été organisée par l’ethnologue Sorel Eta. Plusieurs objets de la vie quotidienne des peuples Aka ont été exposés. Il s’agit, entre autres, de Ndaba (sagaie harpon) ; Djombi (hache Aka) ; Ngamata (coffret du Nganga) ; Dipombee (gobelet Aka) ; Pendi (panier à miel) ; Eponga (corde végétale) ; Tongo, Elendu ou Elendé et Mbianko (liane à eau) ; Mokengue (hotte pour enfant) ; Essomba (mortier Aka) ; Mokua (pipe en bambou) ; Dikambou (ceinture de portage) ; Toba (filet-bourse) ; Moupana (bâton à fouir).
Le groupe Ndima -littéralement en langue Aka la forêt-, a été créé le 15 janvier 2003 à Nkombola, dans le département de la Likouala, en République du Congo, à l’initiative de Sorel Eta. Il est composé de six membres, tous chanteurs et danseurs.