Hamed Diane Séméga, Haut-Commissaire de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS), considère la récompense portant le nom d’« un roi bâtisseur, visionnaire et panafricaniste » comme un couronnement.Depuis cinquante ans, le Sénégal, le Mali, la Guinée et la Mauritanie conjuguent leurs efforts pour une exploitation concertée du deuxième cours d’eau le plus important en Afrique de l’Ouest. Le fleuve Sénégal, long de 1800 kilomètres, couvre une superficie d’environ 300.000 km2.
L’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS), grâce à sa bonne gestion du liquide précieux, a remporté le 7e Grand Prix Mondial Hassan II de l’eau. Cette distinction a été décernée le mardi 22 mars 2022 dans le cadre du 9e Forum mondial de l’eau organisé au Sénégal.
« Ce prix est une reconnaissance de l’esprit de l’OMVS, des efforts déployés au quotidien par les quatre pays qui la composent et du leadership de nos chefs d’État. Notre travail est reconnu à l’international », a affirmé Hamed Diane Séméga.
À en croire le Haut-Commissaire, l’OMVS s’impose comme un modèle dans le monde : « La gestion des cours d’eau transfrontaliers est trop souvent conflictogène. Par conséquent, on doit se réjouir de l’exploitation d’un fleuve sahélien au débit faible sans problèmes majeurs » même si des désaccords subsistent sur certaines questions.
Le jury a magnifié les actions de l’OMVS dans plusieurs domaines. « L’Organisation œuvre pour l’utilisation rationnelle et optimale de l’eau du fleuve. Elle produit aussi de l’électricité pour relever les défis de l’aménagement et permettre aux États membres d’avoir une énergie bon marché », a avancé l’ancien ministre malien.
Poursuivant son raisonnement, il a renseigné qu’en 18 ans, l’OMVS a fait économiser aux pays qui l’ont en partage près de 1000 milliards F CFA sur la facture énergétique. « Sans électricité, il est illusoire de parler de développement », a souligné M. Séméga.
Récemment cinquantenaire, l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal est dans l’obligation de s’adapter aux effets du réchauffement climatique en préservant « l’eau surtout pour la consommation humaine », a admis son Haut-Commissaire.
Le Grand Prix Mondial Hassan II de l’eau constitue pour l’heureux gagnant « une opportunité d’échanges avec les populations afin de les mettre face à leurs responsabilités individuelles et collectives » parce que la ressource est en danger à cause également de la croissance démographique autour du bassin.
« Les populations sont souvent complices d’agissements destructeurs sur le fleuve comme par exemple l’orpaillage anarchique sur la Falémé », a déploré M. Séméga à la tête de l’OMVS depuis cinq ans.
Le vainqueur du Grand Prix Mondial Hassan II de l’eau recevait 100.000 dollars. Cette année, sur instruction du Roi Mohammed VI, l’enveloppe est passée à 500.000 dollars.