Plusieurs membres de la Confédération patronale gabonaise (CPG) ont annoncé leur démission sur fond de désaccord avec leur président, Alain Bâ Oumar.La puissante organisation patronale entre dans une zone de turbulence. Acteur incontournable de l’économie gabonaise, la CPG est composée de grandes entreprises dans tous les secteurs et contribue à hauteur de 80% dans le PIB du pays.
Mais dans un communiqué publié mardi 4 avril, des syndicats de banquiers, de pétroliers, de bâtiments et travaux publics, d’importateurs, de concessionnaires de voitures, d’hôteliers et transporteurs ont annoncé leur départ de la CPG. « Ces syndicats (…) concernés ne sauraient être désormais associés aux activités (…) de la CPG (…) », peut-on lire dans le texte.
« Tous les poids lourds ont quitté le navire à la dérive », a commenté sous couvert de l’anonymat, pour RFI, l’un des patrons. Les démissionnaires, qui disent ne pas vouloir créer un patronat bis, accusent leur président, Alain Bâ Oumar, de n’avoir pas défendu les entreprises. Ils lui reprochent aussi son manque de leadership, et surtout son arrogance.
Réélu en août 2020 à la tête de la confédération, Alain Bâ Oumar est le fondateur d’IG Telecom, une société spécialisée dans l’installation d’antennes paraboliques. Après sa réélection, il a dénoncé dans le quotidien progouvernemental L’Union les entreprises qui auraient présenté des fausses factures pour bénéficier de 241 milliards de FCFA d’annulation de créances par l’État.
Cette déclaration est restée en travers de la gorge de beaucoup parmi ses pairs. Pourtant en 2018, cet homme d’affaires avait montré plus de combativité pour obtenir, sous l’égide du Club de Libreville, le paiement de 400 milliards de FCFA dus par le Gabon au secteur privé.