Naguère principale source de recettes au budget de l’État, la filière bois y contribue dorénavant pour une part marginale.
Les dernières inspections menées dans le secteur forestier montrent une opacité monstre, notamment à l’export, dans la gestion de ce secteur pourtant porteur, au point de se demander, depuis quand dure cet état de fait et à combien s’élèveraient, tous comptes faits, les sommes détournées des caisses de l’État congolais. Le dernier rapport de la commission de contrôle et de vérification de la gestion des recettes du service de contrôle des produits forestiers à l’exportation avait mis à jours de nombreuses disparités entre les recettes réelles engrangées par le secteur et celles réellement versées au trésor public. Même si une certaine opinion déduise le fait que la ministre de tutelle ne serait pas étrangère à ces pratiques. Il va s’en dire que Rosalie Matondo aurait à l’évidence emprunté un sentier de brousse bien défriché par son prédécesseur.
Ainsi, ‘’continuité d’intérêts’’ oblige, on comprend aisément pourquoi la ministre de l’Économie forestière tentait de jouer la montre, auprès du premier ministre, chef du gouvernement qui sur instructions du président de la République, chef de l’Etat, l’avait enjoint, le 13 juin dernier, de prendre les dispositions pour que cette mission de contrôle se déroule sans obstacle. « Permettez-moi d’opiner qu’en raison du principe de la solidarité gouvernementale, il aurait été souhaitable que nous ayons un entretien préalable sur le sujet avant que pareille mission ne soit commise », avait écrit la ministre Rosalie Matondo au Premier ministre, Clément Mouamba, le 16 juillet, pour globalement solliciter que soit « reconsidérée » la mission de l’IGE au SCPFE.
Dans ce courrier couvrant une page et demie, la ministre de l’Économie forestière s’étonnait, par ailleurs, de la concomitance de cette mission d’inspection avec « des délations postées sur les réseaux sociaux ces derniers jours » qui, ajoutait-elle : « visent à ternir l’image de mon département ministériel et de ma personne ». Elle souhaitait, en lieu et place de l’inspection, une réunion interministérielle qui réunirait sous l’autorité du chef du gouvernement, le vice-Premier ministre; le ministre d’État, ministre de l’Économie, de l’industrie et du portefeuille public; le ministre des Finances et du budget et elle-même.
Les conclusions de ladite commission ont montré que l’État se faisait déposséder depuis « temps non prescrit » des deniers qui lui étaient destinés de droit. Peut-être est-il temps pour le ministre Henri Ndjombo qui somme toute, avait défriché le sentier qu’aurait emprunté la ministre Rosalie Matondo qui à l’évidence n’aurait « dégusté la viande qu’en soupe », comme le dit le dicton de son terroir, de répondre aussi de la gestion de ce ministère dont il a tenu de façon inamovible le portefeuille plus d’une décennie.