Des acteurs de différentes filières agricoles, en Côte d’Ivoire, bénéficient à Grand-Bassam, cité balnéaire située à 40 Km au Sud-Est d’Abidjan, d’une formation, au travers d’un atelier, visant la labellisation de produits agricoles réputés sur le marché ivoirien.Cet atelier, initié par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en collaboration avec le ministère d’Etat, ministère de l’Agriculture et du développement rural de Côte d’Ivoire, se déroule du 13 au 18 juin 2022.
Durant six jours, des experts renforceront les capacités des acteurs des filières Coton, Anacarde, Karité, Cacao, Hévéa, Palmier à huile, Manioc, Banane Plantain et riz sur les démarches Indication Géographique (IG) et Marque Collective (MC) dans le développement régional.
Selon le représentant pays de la FAO, M. Samy Gaiji, ce projet vise à protéger l’origine des produits ivoiriens en vue de la valorisation des produits du terroir sur le marché régional et international.
Il a expliqué que cet atelier se focalise sur la promotion des origines géographiques des marques et a pour objectif l’augmentation des revenus des agriculteurs afin que leurs produits soient reconnus en terme géographique mais aussi en tant que marque collective.
In fine, cela devrait permettre d’avoir une labellisation des produits agricoles en Côte d’Ivoire. Et ce, à travers l’identification et qualification des produits qui ont une réputation par le biais de l’Office ivoirien de la propriété intellectuelle (OIPI).
A l’occasion de la 5e édition du Salon international de l’agriculture et des ressources animales (SARA), le fonds Pierre Castel a décerné, le 22 novembre 2019, à la Burkinabè Florence Bassono, un prix pour son produit dénommé « Faso Attiéké », a soulevé une polémique.
La controverse sur l’appellation Faso-Attiéké au SARA 2019 a interpellé la Côte d’Ivoire, dont ce met fait à base de semoule de manioc est un patrimoine culinaire, n’avait jamais protégé cette marque collective. Aujourd’hui, l’Etat a labellisé ce produit.
Ce projet viendra, entre autres, montrer quel est le meilleur Attiéké de Côte d’Ivoire ? Celui de Dabou ? Quelles sont les meilleures mangues de Côte d’Ivoire ? Celle de Korhogo ? Celle d’Odienné ? », a-t-il dit.
Le représentant du directeur général de l’OIPI, Alexis Kouamé Kouabran, coordonnateur des services techniques de cet organe d’Etat, a indiqué que ce projet vise à mettre à la disposition des acteurs de filières agricoles, cet « outil de création de richesse appelé Indication Géographique ».
Ce projet est prévu se dérouler sur la période allant de mai à décembre 2022 avec la formation en atelier, du 13 au 18 juin 2022 : atelier de formation, l’identification et qualification des produits ayant une réputation, de juin à novembre 2022.
Ensuite, l’OIPI, notera-t-il, va élaborer un guide du demandeur. de mai à juillet 2022, procéder en novembre l’élaboration d’un plan d’action pour la valorisation des produits disposant d’une plus grande réputation et un lien avec le terroir, avant la restitution en décembre 2022, en atelier.
Représentant le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du développement durable, le conseiller technique, Bernard Kouassi, a admis que le secteur agricole est à l’origine de l’essor économique ivoirien, mais le pays a souvent exporté des produits bruts et sans labellisation.
« Or, de plus en plus, le label, au moment où on parle de traçabilité, établit des normes », a-t-il relevé, tout en encourageant « les producteurs à s’organiser et à se professionnaliser pour aller le plus loin possible dans la transformation et de ne pas s’arrêter au produit primaire ».
L’ambassadeur Seydou Cissé, représentant permanent de la Côte d’Ivoire près la FAO, le FIDA et le PAM, a fait observer que l’offre doit désormais, en plus des normes, répondre aux standards de production, de consommation et traçabilité.
La stratégie de valorisation et de transformation de nos matières premières agricoles doivent se faire selon les standards sanitaires, de qualité, les indications géographiques, les exigences sociales et environnementales ainsi qu’une une force de vente à l’international, a-t-il renchéri.
La Côte d’Ivoire regorge de grandes potentialités agricoles qui ne sont suffisamment valorisées. Ce projet qui s’inscrit dans le Plan national d’Investissement agricole deuxième génération (PNKA II) vient promouvoir des modes de production et de consommation durables.
Avec une économie basée à 50% sur l’agriculture, la Côte d’Ivoire se positionne comme le leader mondial du cacao, de la noix de cajou, de l’hévéa. Elle est aussi classée parmi les 5 premiers producteurs mondiaux de karité et le second producteur africain de coton.