Le secteur de la pêche génère près de 100 000 emplois directs et plus de 580.000 emplois indirects, selon des données du ministère ivoirien des Ressources animales et halieutiques. « Le secteur de la pêche fournit près de 100 000 emplois directs et plus de 580 000 emplois indirects dont 1/3 détenu par la femme », a dit mardi à Abidjan Mme Fatoumata Koné Ntehin, chargée d’études à la direction nationale des pêches.
Mme Fatoumata Koné Ntehin s’exprimait, par visioconférence à Abidjan, à l’occasion d’une conférence globale de l’Initiative pêche côtière (IPC 2022) organisée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Son exposé portait sur le « rôle des femmes dans les chaînes de valeur de la pêche en Côte d’Ivoire ». Ce même exercice a été fait par les responsables en charge du projet Initiative pêche côtière, au sein de leur institution, au Pérou et en Indonésie.
Relatant le contexte en Côte d’Ivoire, Mme Fatoumata Koné Ntehin, a relevé que le sous-secteur de la pêche continentale emploie plus de 30 000 personnes dont 1/3 de femmes sont impliquées pour la plupart dans la transformation et la commercialisation.
Les résultats d’une enquête cadre de l’Uemoa conduite en 2012 sur la pêche continentale en Côte d’Ivoire révèlent que dans la capture, interviennent 19 543 hommes contre 1608 femmes, soit 7,6% de femmes sur 21 152 acteurs.
Au niveau de la transformation, l’enquête mentionne 1 587 hommes contre 6 930 femmes sur 8 517 acteurs, soit 81,4% de femmes qui ont cependant « des difficultés d’accès au produit pour la commercialisation et la transformation ».
Sur le segment de la commercialisation, l’on dénombre 2 997 hommes contre 7 799 femmes sur un total de 10 796 personnes enquêtées, soit un taux de 72,2% de femmes. Selon Mme Fatoumata Koné, les femmes ont des difficultés d’accès au financement de leurs activités.
Mme Fatou Sock, coordinatrice du projet IPC au siège de la FAO, a pris part aux échanges. Au Pérou, une étude montre que les femmes passent plus de temps en activité et gagnent moins d’argent que les hommes.
En Indonésie, l’état des lieux des femmes dans la chaîne de valeur de la pêche, indique plutôt un pourcentage équilibré dans les activités de pêche, même si les femmes participent très peu aux activités de capture.
Concernant les activités post-captures, les femmes font la majeure partie du travail, notamment la transformation et la commercialisation. Elles ont un accès limité à l’obtention de crédits par rapport aux hommes.
M. Aboubakar Koné, administrateur national du projet Initiative pêche côtière-Afrique de l’Ouest, a énuméré les performances obtenus en Afrique de l’Ouest (Côte d’Ivoire, Sénégal, Cap Vert). En Côte d’Ivoire, il a fait observer que le projet IPC a lieu sur la base des activités existantes.
Le débarcadère de Lokodjro, situé à l’Ouest d’Abidjan a été soutenu par la FAO avec des fours FTT. Celui de Sassandra, dans le sud-Ouest ivoirien, devrait recevoir également des fours FTT pour accompagner les mareyeuses dans leurs activités.
Comme solutions, la Côte d’Ivoire envisage de créer un environnement plus propice à l’accès aux produits et au financement des activités des femmes, ainsi qu’aux investissements privés tout en encourageant la synergie d’actions avec les collectivités locales pour financer les projets.
Le Programme Initiative pour les pêches côtières (IPC) est un effort mondial de collaboration financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM). Il rassemble des agences des Nations Unies et des organisations internationales de développement.
Son objectif est d’améliorer la gestion des pêches et à conserver la biodiversité marine dans les zones côtières grâce à une meilleure gouvernance et au renforcement de la chaîne de valeur des produits de la mer.
Le programme mondial IPC est mis en œuvre, conjointement, par la Convention Internationale, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le PNUD, le PNUE, la Banque mondiale et WWF.
Il est exécuté à travers ses cinq projets dans six pays (Cabo Verde, Côte d’Ivoire, Equateur, Indonésie, Pérou et Sénégal) et constitue un cadre international de collaboration, de partage et de capitalisation des expériences de tous les partenaires impliqués.
Dans le cadre de la stratégie de partage des connaissances du projet, les partenaires de l’initiative tiennent chaque année une Conférence Globale annuelle afin de partager les progrès accomplis, les leçons apprises et les meilleures pratiques.
L’édition de cette année se déroule du 21 au 25 mars 2022. La Côte d’Ivoire a été programmée pour présenter les acquis de la mise en œuvre du projet au niveau national. Des transformatrices de poisson de Sassandra ont saisi expliqué à cette tribune les défis liés à leur secteur d’activité.