Le président du Parti africain pour un développement intégral et solidaire (Paradis), Anatole Libongo Ngoka l’a dit dans une interview qu’il a accordé aux « Dépêches de Brazzaville ».Anatole Libongo Ngoka
Le sujet sur le vote par anticipation de la Force publique fait débat en République du Congo. Le 3 septembre, le président du Parti africain pour un développement intégral et solidaire (Paradis), Anatole Libongo Ngoka, a rejeté dans une interview la loi portant le vote par anticipation de la Force publique.
« Le Paradis ne s’accorde pas avec cette loi parce qu’elle ne se justifie pas du tout. Depuis 1992, il y a des élections dans notre pays et la Force publique a toujours voté avec tout le monde. A ma connaissance, il n’y a jamais eu de problèmes… Ce que nous voyons, c’est qu’il y a des problèmes de maitrise du fichier électoral », a déclaré le président du Paradis.
Pour ce dernier, faire un fichier parallèle des agents de la Force publique relève plus d’un contrôle de celle-ci à des fins tout à fait particulier, c’est ce qui est condamné par la Constitution. « Qui va maitriser et contrôler le fichier des agents de la Force publique ? », s’est-il interrogé.
A toutes ces méfiances exprimées non seulement par l’opposition mais aussi par certains parlementaires lors de l’adoption de ce projet de loi le 13 août dernier au Parlement, le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Raymond Zéphirin Mboulou, rappelait à l’ensemble de la classe politique de ne pas s’inquiéter de cette nouvelle disposition pour bon nombre de raisons. C’est pour assurer au mieux la sécurité des électeurs, des populations ainsi que de tout le processus électoral, disait-il. « Il n’y a pas d’arrière-pensées à ce niveau-là. Nous ne voulons plus vivre ce que nous avons connu à Pointe-Noire, Brazzaville, Kéllé et Liranga », soulignait le ministre avant de rappeler que le vote des militaires ne se fera pas dans les casernes.
« La CENI et le ministère détermineront les bureaux qui seront consacrés au vote de la Force publique, cela peut être dans les arrondissements. Au niveau des villes, on déterminera les lieux. Les bureaux de vote seront composés comme d’ordinaire. Il n’y aura aucun militaire comme président de bureau de vote et tout sera paritaire. S’il y a vingt représentants de la majorité, il y en aura également autant pour l’opposition que pour le centre », rassurait le ministre Raymond Zéphirin Mboulou.
Revenant à l’élection de 2016, Anatole Libongo Ngoka a regretté le fait qu’après l’échec de l’opposition il n’y avait pas eu une rencontre de ses acteurs pour faire une évaluation de ce scrutin. « Chacun est allé dans sa direction. Et si on doit repartir ensemble, il faut quand même faire le point de cette élection, regarder ce qui n’a pas marché et bâtir comment aborder 2021 », a-t-il conclu.