Le Premier ministre congolais Clément Mouamba a indiqué jeudi au cours d’une conférence de presse que la réussite du programme dépend de la mise en œuvre de quarante mesures d’ici fin mars 2020.
Une semaine après la signature de l’accord sur la Facilité élargie de crédit conclu avec le Fonds monétaire international (FMI), Clément Mouamba a indiqué que la réussite du programme dépend de la mise en œuvre de quarante mesures d’ici fin mars 2020.
Ces mesures visent à mettre un accent particulier sur les préoccupations prioritaires des populations les plus vulnérables, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’accès à l’eau comme à l’électricité, et de la promotion de la femme.
Outre ces volets prioritaires, ce programme appelle à un effort d’assainissement des finances publiques reposant sur une meilleure mobilisation de la ressource fiscale et une maîtrise des dépenses.
« L’approbation du programme par le Conseil d’administration du FMI permettra à notre pays de retrouver une économie forte et des finances publiques solides. Il préserve la capacité de l’Etat à financer les programmes sociaux au bénéfice des populations et améliore la gouvernance dans toutes les composantes », a précisé Mouamba.
Conscient du fait que l’accord avec le FMI ne vient pas régler tous les problèmes du pays au regard de son délai de décaissement, soit trois ans, Mouamba a rappelé que son pays doit améliorer sa croissance par le biais de la diversification de son économie afin de ne pas toujours dépendre du pétrole.
« Nous sommes sur la bonne voie parce que ce programme est économiquement et politiquement raisonnable », a confié à la presse le Premier ministre. Et d’ajouter que « le rétablissement de nos finances publiques suppose un réaménagement de notre dette publique ».
A travers l’accord conclu avec le FMI, le Congo entend mobiliser, avec l’aide attendue de ses partenaires bilatéraux, 780 milliards de Francs CFA (plus d’1,3 milliard de dollars américains). Ce montant, soit 262 milliards de la Banque d’aide au développement (450 millions $); 259 milliards du FMI (444 millions $); 89 milliards par la France (152 millions $) et 171 milliards par la Banque mondiale (293 millions $), devrait être versé dans les trois prochaines années.
Cette aide soutiendra de manière décisive les efforts du pays pour rétablir les équilibres macroéconomiques, assainir les finances et reconstituer le niveau de ses réserves de change.
Par ailleurs, l’approbation par le FMI de l’accord triennal à l’appui du programme de réformes économiques et financières suscite, chez certains responsables politiques, des réactions controversées.
Dans un communiqué publié ce jeudi, Les Souverainistes, un parti du centre, jugent inadmissible ledit accord, déclarant regretter « profondément que cet accord conduise à la limitation de nos droits en tant qu’Etat et à l’ingérence dans nos politiques macro-économiques ».
Faisant le point de la dette globale du pays atteignant à ce jour 5.580 milliards FCFA (9,5 milliards $), soit 3.865 milliards (6,6 milliards $) pour ce qui concerne la dette extérieure et 1.719 milliards FCFA (près de 3 milliards $) de dette intérieure, le Premier ministre a souligné que le rétablissement de la viabilité de la dette congolaise passerait par une restructuration des créances détenues par les traders.
A l’occasion de la même conférence de presse, M. Mouamba a fait le récapitulatif de ses créances vis-à-vis des partenaires. Ainsi, a-t-il déclaré, la dette du Congo auprès des partenaires bilatéraux (Banque mondiale et Banque africaine de développement) est fixée à 209 milliards FCFA contre 197 milliards auprès du Club de Paris (358 et 338 millions $, respectivement).
Concernant celle non détenues par le Club de Paris, elle se situe à 239 milliards (410 millions $) à laquelle s’ajoute celle auprès de la Chine, soit 1.360 milliards FCFA (2,3 millions $), mais aussi la dette intérieure qui quant à elle est estimée à 976 milliards FCFA (1,6 milliard $).
« Les efforts d’ajustement budgétaires du gouvernement et ceux consentis par nos créanciers et l’aide apportée par nos partenaires au développement vont améliorer nos finances publiques pour permettre une bonne exécution de notre Programme national de développement (PND) 2018-2022 », a-t-il envisagé.
« Cette amélioration permettra à l’Etat de rembourser progressivement, après audit, les arriérés intérieurs accumulés au cours des dernières années », a-t-il ajouté.