Court-métrage réalisé par le Congolais Dinel Desouza, « Paradoxe » dénonce l’exploitation de la femme. Dans un entretien accordé aux Dépêches de Brazzaville, le réalisateur congolais fait un zoom sur son parcours, tout en évoquant quelques aspects liés aux films.
Pouvez-vous vous faire connaître à nos lecteurs ?
Giorvani Dinel Dzalamou à l’état civil, je suis un acteur, réalisateur et producteur cinématographique congolais. Cela fait 10 ans que j’évolue dans cet univers.
Tout vous prédestinait au cinéma ?
Pas du tout. A la base, mon rêve de gosse était le football dont j’ai pratiqué durant quelques années. A un stade de la vie, je voulais dénoncer de nombreux maux qui minent notre société à travers la musique mais je n’étais pas doué. Un jour, par le concours du hasard, j’ai fait la rencontre du cinéma et cela a changé mon destin. La discipline est devenue pour moi le moyen par excellence pour m’exprimer.
Comment avez-vous fait pour avoir les bases du métier ?
Dans mes débuts, j’avais intégré le Club des cinéastes du Congo (3C) pour me former auprès de Beautrésor Kouta. Après 4 ans d’apprentissage, j’ai décidé de créer l’espace de formation Academia Club 7 (A.C.7) afin de partager ma passion et mon expérience avec d’autres jeunes qui souhaitent se lancer dans le cinéma. Par ailleurs, je n’hésite pas à me rapprocher de ceux qui excellent dans le domaine sur le plan national, afin de m’enrichir davantage.
Combien de films avez-vous déjà réalisé ?
Une mini-série et trois films. La mini-série aborde les rapports de vie entre logeur et locataires dans la ville de Brazzaville. Mon premier long-métrage intitulé « Wanted » peint certaines réalités rencontrées dans les quartiers modestes. A ce jour, j’ai déjà réalisé deux courts-métrages. « Pô na nini », qui signifie pourquoi, dénonce la nature obscure de certains hommes d’église qui au lieu de rassembler les familles, les divisent et ceci, au nom de leurs propres intérêts. Mon second court-métrage, c’est « Paradoxe » que je ferai découvrir au public le 8 mars prochain.
Parlez-nous de Paradoxe.
Alors que son mari part en mission de service, Hancia reçoit la visite du chef de son mari et celle-ci va totalement bouleverser sa vie. Court-métrage de 26 min, « Paradoxe » aborde plusieurs thématiques telles : la violence conjugale, le respect de la femme, la convoitise, l’abus sexuel, la vengeance, la justice, etc. Il montre la force et le combat de la femme dans une société où prime l’avidité sexuelle de la gente masculine. Je ne souhaite pas trop m’étaler sur les détails car le public devrait le découvrir et se faire sa propre idée.
D’où vous est venue l’idée de faire ce film ?
Le déclic pour faire ce film a été la période de confinement due à la pandémie de Covid-19. A travers les médias, on faisait grandement mention de l’augmentation des cas de violences conjugales. De ce fait, au sortir du confinement, avec un ami producteur, nous avions décidé de rédiger le scénario et quelques mois plus tard, je me suis consacré à la réalisation du film puis à la post-production, qui auront duré quatre mois. Compte tenu de la crise sanitaire, j’ai fait le casting en ligne et même les séances de tournage n’étaient pas du tout faciles. Mais, pour moi, cela reste une expérience enrichissante. Le casting est composé de : Estelle N’Dinga, Kelly Kamala, Jhancy Ngandzie, Safy M’viri, Fox Dl’air.
Quel message à partager aux femmes concernant la journée du 8 mars ?
Le 8 mars n’est pas une journée du pagne comme le pensent certaines femmes, moins encore une journée où elles doivent inonder les bars. Bien au contraire, c’est une journée de manifestations à travers le monde. Une occasion de faire un bilan sur la situation des femmes. Traditionnellement les groupes et associations de militantes préparaient des manifestations pour fêter les victoires et les acquis, faire entendre leurs revendications visant à améliorer la situation des femmes. Dommage qu’avec le coronavirus, certaines initiatives ne pourront avoir lieu.