Elle aurait été présentée comme un cas positif au départ alors que le test post- mortem s’est révélé négatif, provoquant la colère de sa famille qui a porté plainte.
La mort d’une femme enceinte de huit mois survenue vendredi 29 mai dans un centre de coronavirus, où elle devait subir une césarienne, a provoqué une vive polémique au Congo. Une enquête judiciaire a été ouverte, selon les autorités
Âgée de 29 ans, Chloé Bafouidinsoni est restée trois jours durant à l’hôpital de Makélékélé pour une acné qui aurait compliqué son état de grossesse, nécessitant alors une césarienne.
Transférée jeudi à l’hôpital Mère et Enfant Blanche Gomes, puis orientée le même jour, pour des besoins d’oxygène, à la clinique municipale Albert Leyono qui ne s’occupe plus que de la prise en charge des malades du Covid-19, Chloé, un peu abandonnée selon les témoignages de ses parents, a rendu l’âme vendredi matin après quelques légers soins comme l’explique son cousin germain sous couvert d’anonymat :
« Une fois arrivée à la clinique Leyono, le docteur (qui nous a reçus), étant humain comme nous, nous dit qu’on ne peut pas laisser la malade dans cet état et il faut intervenir. Ils ont désinfecté une salle et quand ils ont essayé de sauver ma sœur, elle est décédée vendredi à 4h du matin. Ce matin (du samedi), nous sommes allés récupérer le corps, mais il nous a été refusé sous prétexte que c’est un cas de Covid-19 », a-t-il détaillé.
On l’a fait passer pour un cas Covid-19, mais le test réalisé sur la dépouille s’est révélé négatif. Une source à la clinique Leyono n’a pas souhaité commenter les faits. Une autre au Comité de riposte a déploré « une négligence » entre les hôpitaux et annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire pour établir les responsabilités.
Après moult tractations entre les autorités sanitaires, la police et la famille, le corps de la jeune dame, qui devait donner naissance à son deuxième enfant, a été déposé samedi à la morgue municipale de Brazzaville. Ses parents promettent des obsèques dignes.