Plus de 2 millions de personnes ont été déportées sur ce site entre le XVIe et le XIXe siècle, Loango est au centre d’un colloque animé à Pointe-Noire depuis le 02 mai 2019.
Peu connu et moins valorisé que Ouidah au Bénin ou encore Gorée au Sénégal, le site de Loango, sur la côte atlantique au Congo-Brazzaville, où furent déportées au moins 2 millions de personnes entre le XVIe et le XIXe siècle, est au cœur d’un colloque à Pointe-Noire, animé depuis jeudi 2 mai par des chercheurs et historiens congolais et français qui veulent le sortir de l’anonymat et booster le tourisme.
« Histoire et Héritages », c’est autour de ce thème que se déroule colloque initié par l’Institut français du Congo avec l’ambition de susciter une réflexion contemporaine à partir des connaissances sur les traites, la colonisation et les sociétés post-esclavage.
Selon Arsène Francoeur Nganga, enseignant-chercheur en histoire ancienne à l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville, Loango a bien marqué l’histoire de l’esclavage. « Loango a été le plus grand site d’embarquement de toute l’histoire de la traite négrière. Cela est prouvé par des chiffres, malheureusement, la République du Congo n’en parle pas », estime le professeur Nganga.
A la tête de BSV Consulting, un cabinet conseil, Serge Bouity Viaudo pense qu’il est temps de redonner vie à Loango. « L’idée [à travers le colloque] est de redonner un peu vie à l’histoire ; faire le point sur ce patrimoine et puis réfléchir sur sa revalorisation. Il n’est jamais trop tard », analyse Serge Bouity Viaudo.
Acteur culturel, Alphonse Nkala soutient que Loango est une vieille civilisation. « Les études ont prouvé qu’avant l’arrivée des blancs (Portugais, Britanniques, Français…) il y a eu une civilisation sur cette terre de Loango », explique-t-il.
A Loango, jusqu’à la fin du XIXe siècle, le commerce se faisait essentiellement par le troc ; la monnaie étant rare.