Ouagadougou est désormais le théâtre de la guerre d’influence entre la France et la Russie.A la veille des assises nationales convoquées pour les 14 et 15 octobre 2022 au sortir desquelles les forces vives vont valider la Charte de la transition et les critères de choix d’un nouveau président, Yacouba Isaac Zida a appelé, mardi sur les réseaux sociaux, à confirmer le tombeur du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, Chef de l’État.
« Le peuple burkinabè a clairement fait son choix depuis les événements du 30 septembre dernier, et ce choix s’appelle Capitaine Ibrahim Traoré », affirme l’ancien Premier ministre de la transition de 2015.
Arrivé au pouvoir par un putsch contre le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) a, dans son Acte fondamental, consacré le capitaine Ibrahim Traoré, Chef de l’État en attendant qu’un « président civil ou militaire » soit désigné, après l’adoption de la Charte de la transition.
Alors que le coup d’Etat a été le théâtre de manifestations et de l’expression du ressenti anti-français, l’ancien chef du gouvernement prend position pour Moscou.
« Il faut aller vite à la reconquête du territoire national. Pour réussir cette reconquête, il y a également un choix à faire, celui d’un nouveau partenariat stratégique. La Russie comme partenaire, apportera au Burkina Faso les équipements militaires nécessaires pour faire face à cette insurrection djihadiste », indique Yacouba Isaac Zida.
Prenant l’exemple du Mali voisin, il estime qu’avec Moscou, l’armée burkinabè sera équipée d’avions de reconnaissance, de vrais hélicoptères de combat, d’armements de dernière génération et bien d’autres moyens indispensables pour vaincre les « terroristes ».
« Depuis le début de cette guerre il y a six années, tous nos soldats ne sont pas encore dotés chacun d’une arme individuelle. On ne parle même pas des volontaires mobilisés qui vont quelques fois à la rencontre de l’ennemi armés de leur seul courage et de leurs amulettes », s’indigne-t-il.
Yacouba Zida s’interroge sur l’utilité des « centaines de milliards, annuellement injectés dans le budget de La Défense ».
« Tout laisse penser qu’il existe un vaste projet d’anéantissement progressif de ce pays que nous avons hérité de nos ancêtres », soupçonne-t-il.
Il invite le peuple burkinabé à rester debout jusqu’à la libération totale du pays.
Depuis 2015, le Burkina Faso fait face à une montée croissante de l’insécurité, du fait de groupes armés non étatique.