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Burkina : les syndicalistes contre le prélèvement des salaires pour l’effort de guerre

L'Union d'action syndicale (UAS) a proposé d'autres niches de mobilisation de ressources pour lutter contre le terrorisme.La plus grande centrale…

L’Union d’action syndicale (UAS) a proposé d’autres niches de mobilisation de ressources pour lutter contre le terrorisme.La plus grande centrale syndicale du pays s’oppose au prélèvement de 1% de salaire net des travailleurs du public et du privé pour soutenir la lutte contre les groupes jihadistes.

« L’Union d’action syndicale (UAS) ne peut donner son aval pour la collecte de fonds à mettre à la disposition d’une armée dont la gestion opaque des ressources est décriée », indique la centrale syndicale.

Elle a estimé que les fonctionnaires souffrent déjà des crises économiques, sécuritaires et humanitaires. En conséquence, ils ne peuvent pas donner leur argent pour que des « hauts gradés de l’armée s’embourgeoisent à Ouagadougou [ou] aillent renforcer leurs milliards ».

L’UAS a fait en retour une série de propositions à l’Etat pour financer l’effort de guerre. Il s’agit du recouvrement des restes de créances dues à l’Etat qui s’élèvent, à la date du 30 juin 2022, à plus de 870 milliards FCFA ; des chèques impayés ; des dossiers de mauvaise gestion des fonds publics.

Outre les dossiers de « crimes économiques », les syndicats proposent le « recouvrement de l’impôt sur les revenus fonciers (IRF) » et « les déficits de paiement par les sociétés de téléphonie de leurs impôts ». Les responsables de l’UAS en veulent pour preuve, le dossier des marchés « mal exécutés » et les « ressources dues par les sociétés minières ».

« On laisse tout cela et on vient s’acharner sur les populations. Il faut éviter la solution de la facilité qui consiste à prélever sur les salaires des travailleurs. (…). On les compare à Thomas Sankara. Mais, Thomas Sankara n’a pas laissé les détournements pour s’acharner sur les populations », ont fulminé les responsables de l’Unité d’action syndicale.

En décembre une autre coalition de syndicats avait demandé au gouvernement des précisions sur le prélèvement de 1% du salaire des agents de l’Etat et privés pour soutenir la lutte contre le terrorisme. Ils souhaitent connaître « la durée (…) et les mécanismes de prélèvement et la gestion des fonds » collectés.

Le gouvernement a annoncé début décembre, la création d’un Fonds de soutien à l’effort de guerre, à hauteur de 106 milliards FCFA pour prendre en charge, armer et équiper plus de 90.000 supplétifs civils de l’armée, recrutés en novembre 2022.

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