Mouvement du 5 février 40 ans déjà. Une session extraordinaire du Comité Central du Parti Congolais du Travail, mettait un terme au règne du Comité Militaire du Parti le 5 février 197, au directoire politique provisoire, institué au lendemain de la mort du Président Marien Ngouabi.
À certains de ses dirigeants, notamment le général Jacques Joachim Yombi-Opango, les cadres du PCT reprochent un embourgeoisement illicite au mépris du peuple.
Jusqu’au début de l’année 1979, le Comité militaire du Parti, alors chargé d’organiser les obsèques du président Marien Ngouabi, semble se complaire à la conservation du pouvoir. De nombreux cadres du PCT, au nombre desquels Jean-Pierre Thystère-Tchicaya, Pierre Nzé, Jean-Baptiste Bokamba-Yangouma, Gabriel Oba Apounou, et bien d’autres, dénoncent la destruction du parti orchestrée par les tenants de la « ligne droitière et liquidationniste » caractérisées par une « bourgeoisie bureaucratique compradore ».
Ainsi soutenues, les organisations de masse du PCT (CSC, URFC et UJSC) se saisissent du sujet et réclament la tenue d’une session extraordinaire du Comité central, mis en veilleuse depuis l’institution du CMP.
La réunion s’ouvre le 5 février 1979 dans une ambiance électrique. Le pays tout entier retient son souffle. À l’hôtel de ville de Brazzaville où se tiennent les travaux, selon qu’ils sont favorables à tel ou tel autre camp, des corps de l’armée se font face et se regardent en chiens de faïence, le doigt sur la gâchette.
De partout, à travers le pays, le travail est mis en veilleuse dans les écoles ou les administrations où l’on reste l’oreille collée au poste transistor pour suivre la retransmission de l’ouverture des travaux ainsi que les conclusions qui en découleront.
Le discours d’ouverture du président Yhombi est d’une durée inhabituelle, tant il est presque interminable, et son ton on ne peut plus martial n’est pas pour rassurer. L’angoisse monte, surtout que des danses guerrières auraient été exécutées, signe d’une déflagration annoncée et on redoute une action militaire ouverte. Les membres civils du comité central du PCT prennent Denis Sassou N’Guesso pour bouclier face à la menace armée qui semble peser sur eux.
Dès le premier jour, le président du CMP, Jacques Joachim Yhombi-Opango est mis en minorité. Il est contraint d’accepter la dissolution du CMP et la fin de son mandat à la tête de la République. Sous la contrainte, le président du CMP remet les pleins pouvoir au PCT qui les lui avait cédé, le temps des obsèques du président Marien Ngouabi.
Alors colonel, Denis Sassou N’Guesso est élu Président du Comité préparatoire du troisième congrès extraordinaire du Parti. Le troisième Congrès extraordinaire de mars 1979, confirmera son élection à la tête du Parti et par conséquent à celle de l’État. Il devient ainsi « l’homme du 5 févier 1979 ».