L’assurance a été donnée aux enfants en situation de rue, le 14 avril à Brazzaville, par la ministre des Affaires sociales, de l’action humanitaire et de la solidarité, Antoinette Dinga Dzondo.
Antoinette Dinga Dzondo a fait la promesse lors de la cérémonie du lancement de la journée récréative organisée par son ministère, en partenariat avec le Réseau des intervenants sur le phénomène des enfants des rues (Reiper). L’activité a eu lieu à l’Institut des jeunes sourds, sur le thème « Enfants des rues, avez-vous dit ? ». Au cours d’un atelier de dessin initié pour la circonstance, chacun selon son inspiration, les enfants se sont exprimés sur la notion de l’égalité de tous les enfants.
L’encadreur, Hervé Paloulou, a essayé d’interpréter à sa manière les dessins des enfants. « Ceux qui ont présenté le drapeau ont voulu parler des civilités de leur pays pour les uns et de l’hymne national pour les autres », a-t-il indiqué.
Ravi de rencontrer pour la première fois la ministre des Affaires sociales, Grâce Ngouamba a déclaré: « Ce jour me paraît très spécial, parce que c’est pour la première fois que je rencontre la ministre et participe à ce genre d’activité. A cela, je dirais au gouvernement de prendre soin des enfants car nous sommes l’avenir ».
Outre cet atelier de dessin, la ministre a donné le coup d’envoi des activités sportives, notamment le football et le ndzango. Elle a profité de l’occasion pour visiter le centre de formation et de réadaption des enfants handicapés.
En ce qui concerne le football, l’équipe de Cirev a battu celle de Jarrot par un but à zéro. L’équipe de l’organisation non gouvernementale, Actions de solidarité internationale, a pris l’avance d’un point sur celle de l’Ecole africaine de développement (dix à neuf points) au ndzango. Ces équipes ont reçu, chacune, des trophées des mains de la ministre.
L’autre temps fort de cette journée a été la remise du don de vivres et de non vivres aux enfants vulnérables des maisons d’accueil de Brazzaville. Il était composé de sacs de riz, bidons d’huile, cartons de poissons salés, tomates, spaghetti, etc. En ce qui concerne les non vivres, il s’agissait des cartons de savon, matelas, draps et bien d’autres.
La ministre a remis l’échantillon du don au directeur du Centre d’insertion et de réinsertion des enfants vulnérables (Cirev), Jean Prosper Mokolo, en lui demandant d’en faire bon usage. « Nous sollicitons un appui permanent du ministère afin que le centre puisse vivre. Le Cirev existe depuis l’année 2002. Il n’est pas connu des citoyens, parce qu’il est situé dans la forêt de la patte d’oie. Le Cirev est le seul centre de l’Etat qui héberge les enfants vulnérables âgés de 6 à 17 ans. Il mérite d’être connu », a dit Jean Prosper Mokolo, recevant le don.« Nous demandons à tous les citoyens de venir en aide à ce centre » , a-t-il ajouté.
Notons que toutes ces activités s’inscrivaient dans le cadre de la commémoration de la Journée internationale de l’enfant en situation de rue, le 12 de chaque mois d’avril . Pour la première fois, elle a été célébrée au Congo. L’événement a été placé sous le signe de « l’égalité de tous les enfants », en vue de mener un plaidoyer pour faire aboutir l’idée de la célébration de la Journée internationale de l’enfant en situation de rue.
Interrogé sur les causes qui occasionnent le phénomène des enfants en situation de rue, Jean Prosper Mokolo a énuméré quelques-unes dont le divorce des parents, la maltraitance et certains faits, tels la sorcerie, pour lesquels les enfants sont rendus responsables.
Historique du phénomène des enfants en situation de rue au Congo
D’après les organisateurs, le phénomène est devenu visible à partir des années 1980, en lien avec la crise qu’a connue le pays. La situation s’est amplifiée à la faveur des troubles sociopolitiques survenus entre 1990 et 2000. Les enfants livrés à la rue sont stigmatisés et exclus des dispositifs conventionnels. Conformément au code de la famille, en ses articles 320 et 321, les parents sont dans l’obligation d’entretenir et d’élever leurs enfants jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge majeur ou leur émancipation par le mariage. De même, ces exigences sont reconnues par la loi n-4-2010, portant protection de l’enfant en République du Congo, ont-ils rappelé.