Le taux de mortalité par cancer devrait d’ailleurs doubler d’ici à 2030, a prévenu dimanche 4 février Dr Matshidiso Moeti, directrice de l’OMS pour l’Afrique, lors de la journée mondiale contre le cancer. Elle indique le caner est la deuxième cause de mortalité dans le monde.
Les pays à revenu faible et intermédiaire tels que les États membres de la Région africaine enregistrent 75 % des décès par cancer qui surviennent dans le monde, une forte mortalité qui s’explique en partie par le diagnostic tardif des cancers, indique Matshidiso Moeti dans son message.
En effet, moins de 30 % des pays à faible revenu ont accès aux services de diagnostic et de traitement du cancer. En 2015, près de 35 % des pays à faible revenu ont indiqué disposer de services de pathologie dans le secteur public.
Reconnaissant que la menace croissante du cancer pose un problème de santé publique, les gouvernements du monde entier ont adopté la résolution de l’Assemblée mondiale de la Santé sur le cancer en 2017. Ils se sont engagés à respecter les 22 actions que les États membres doivent prendre pour réduire le nombre de décès par cancer chaque année et améliorer la vie des personnes atteintes par un cancer.
L’OMS lance un appel aux gouvernements pour qu’ils amorcent des changements stratégiques, conformément à leurs engagements en matière de lutte contre les maladies non transmissibles, et qu’ils réduisent de 25 % d’ici à 2025 la mortalité prématurée imputable à ces maladies.
Cette année marque aussi la fin de la campagne « Nous pouvons, je peux ». Pendant trois ans, cette campagne a exhorté les individus, les sociétés et les États à prendre des mesures pour réduire l’impact du cancer.
Malgré les avancées obtenues lors de cette campagne, la bataille pour réduire l’impact du cancer n’est pas gagnée. On estime que 8,8 millions de personnes décèdent des suites d’un cancer chaque année dans le monde, soit près d’un décès sur six.
Appel à un meilleur accès aux services de diagnostic, de prévention et de traitement
Des millions de personnes atteintes de cancer dans les pays en développement n’ont toujours pas accès à une prévention, un dépistage, un diagnostic et un traitement efficaces, a déclaré le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano.
« Vingt-huit pays africains n’ont pas une seule machine de radiothérapie », a déclaré M. Amano, lors d’un événement commémorant la journée mondiale contre le cancer.
« L’AIEA continuera de travailler dur pour changer cela et améliorer les installations dans d’autres régions du monde où le besoin est aussi grand », a-t-il ajouté.
Cette année, la célébration de la journée contre le cancer porte notamment sur l’utilisation de la technologie nucléaire pour la prévention, le diagnostic et le traitement du cancer.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), entre 30 et 50% des cancers peuvent actuellement être évités en évitant les facteurs de risque et en mettant en œuvre des stratégies de prévention vérifiées.
Certains de ces facteurs de risque comprennent la consommation de tabac, y compris les cigarettes et le tabac sans fumée; le surpoids ou l’obésité ; un régime alimentaire avec un faible apport en fruits et légumes ; un manque d’activité physique et la consommation d’alcool; une infection transmise sexuellement par le virus du papillome humain (VPH) ; une infection hépatique ou d’autres infections cancérogènes ; un rayonnement ionisant et ultraviolet ; la pollution de l’air urbain; et la fumée provenant de l’utilisation domestique de combustibles solides.