Le Congo pourrait être exclu du processus de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), d’après Brice Makosso, co-cordonnateur de la branche congolaise de la Coalition Publiez ce que vous payez (PCQVP)
L’alerte est donnée par Brice Makosso, co-cordonnateur de la branche congolaise de la Coalition Publiez ce que vous payez (PCQVP), un groupe d’Ong œuvrant au monitoring des paiements effectués par les industries extractives aux différents États à travers le monde et particulièrement en Afrique.
Dans une interview accordée récemment au Bi-hebdomadaire catholique « La Semaine Africaine », le défenseur des droits de l’homme révèle que le Congo tarde à publier le rapport des paiements de 2015, car c’est le 31 décembre prochain, la date butoir.
Un retard qui pourrait valoir au Congo une exclusion de l’ITIE. S’il s’abstient de donner les raisons du retard, parce que « n‘étant pas membre du gouvernement », Brice Makosso dit connaître la situation des entreprises extractives au Congo. « En ma qualité de membre du Comité de mise en œuvre de l’ITIE, je sais que les compagnies pétrolières, en l’occurrence Total, Eni, Chevron et toutes les autres ont fourni leurs déclarations. Malheureusement la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) et les agences du Gouvernement, c’est-à-dire le Trésor, les Impôts, la Douane n’ont pas fourni leurs déclarations. Ils doivent le faire pour que le rapport soit prêt », explique-t-il.
Ce qui, à priori ne devrait pas poser problème pour le Congo, puisque l’adhésion à l’ITIE est volontaire. Le processus n’a donc aucun caractère coercitif ni répressif vis-à-vis des pays qui n’en font pas partie. Seulement, redoute Brice Makosso, les conséquences sont nombreuses. « Les investisseurs veulent évoluer dans un environnement où il y a la transparence et où il n’y a pas de corruption. Mais une fois que le Congo est suspendu, le pays sera considéré comme un Etat ‘’non-transparent’’ ou un état corrompu. Des investisseurs sérieux ne peuvent pas venir dans un tel environnement. Et c’est d’autant plus grave que le Congo est aujourd’hui en train de solliciter de l’argent auprès du FMI ».
Makosso propose ainsi à l’Etat congolais de « prendre la mesure de la situation ».
Les membres du comité national ITIE devraient se réunir ce mercredi à Brazzaville, rapportent des sources concordantes sans révéler l’ordre du jour de ces retrouvailles. Sans doute pour voir comment publier ce rapport dès le 31 décembre.