Le ministère en charge de la Décentralisation mène depuis quelques jours, avec la mairie de la capitale, une opération de déguerpissement de l’espace public dénommée « Gardons nos villes propres ».
Kiosques et tabliers sont dégagés ou simplement détruits le long des trottoirs par la police, au grand dam des citoyens qui les tiennent.
Ce dimanche après-midi, la circulation est très fluide aux alentours du marché total, le plus grand marché de Brazzaville, un lieu habituellement occupé de façon anarchique par les commerçants. Les vendeurs qui occupent les abords ont été déguerpis. Plus loin, au pied du pont du centenaire, les étals des commerces de fortune ont été saccagés par la police à coups de marteaux et d’arrache-clous.
Les commerçants ne cachent pas leur désarroi. « Ça fait mal aux gens : chasser les gens brutalement et venir casser, déplore l’un d’autre eux. Bientôt beaucoup d’herbes vont pousser. Ils vont régler cela comment ? »
Au même endroit, les gérants d’un parking de véhicules de transports en commun ont été priés de quitter les lieux.
Carmel a seulement eu le temps de sauver de justesse la caisse qui lui sert de support pour poser ses téléphones de transferts de crédits. « On n’y peut rien, lâche-t-il. Sinon, les affaires ne se passent plus comme avant. Il y a une baisse parce qu’il n’y a plus assez de clients ».
Une opération menée dans toutes les grandes agglomérations du pays
Le ministre délégué chargé de la décentralisation, Juste Désiré Mondélé, justifie cette opération : « Il s’agit de parler de réorganisation d’autant plus que les personnes ou les commerçants déguerpis retrouvent en principe les marchés domaniaux. Et, les témoignages ou retours que nous avons, nombreux ont déjà occupé les étals dans les marchés domaniaux et avec une aisance dans la pratique de leur commerce. »
L’opération « gardons nos villes propres » sera menée dans toutes les grandes agglomérations du pays.