À Brazzaville, de jeunes aviculteurs se sont lancés dans l’élevage de races améliorées, question d’offrir des aliments bon marché aux consommateurs.
C’est après avoir suivi une formation organisée par les animateurs d’un projet sur l’employabilité et financé par la Banque mondiale, que le jeune aviculteur Delaunay Nsiloulou Nzingoula, 31 ans, a monté sa ferme. Il est à la tête de la Coopérative avicole de développement des compétences entrepreneuriales (CADCE) qui excelle dans la production des races hybrides.
« Notre élevage est basé sur des races et la demande de la population. Il y a des races Brama, il y a de l’Hanover, des Susex, des coucous du Mali, autrement dit le blé de Londres et d’autres races que nous avons créées », explique le jeune aviculteur.
Au nombre des races créées par la Coopérative figure le croisement entre le poulet et la pintade. « Le but, c’est d’avoir des poulets qui auront une rusticité élevée, c’est-à-dire des poulets qui ne vont pas tomber malades facilement ou bêtement », poursuit Nsiloulou Nzingoula.
Les couveuses de la ferme sont fabriquées sur place avec du matériel de récupération. « Ici, nous avons une machine que nous avons montée nous-mêmes, une poussinière moderne en bois qui régule la température elle-même selon l’âge des poussins et selon la prophylaxie. C’est une machine qui a une contenance de 150 poussins ».
« Inonder » le marché de la volaille
Des canards et des pigeons améliorés sont également élevés en grande quantité par la Coopérative qui s’est fixée comme objectif d’offrir des produits bio à toutes les bourses.
Toutes ces races consomment moins d’aliments, fait remarquer Mermans Babounga, de l’Observatoire congolais des droits des consommateurs, qui apprécie le travail des aviculteurs. « Nous sommes émerveillés par ce que nous avons vu. Nous constatons que ces jeunes, une fois formés, peuvent faire de grandes choses, plus que certains ingénieurs sortis de grandes écoles », note-t-il.
La coopérative forme déjà bien d’autres jeunes qui s’intéressent au métier. C’est le cas de Shalom Nganga Missamou, 26 ans. « Je suis venue pour apprendre l’élevage parce que c’est une activité qui m’intéresse depuis le bas âge. J’ai vraiment envie d’apprendre d’abord, puis on verra le bénéfice après », témoigne-t-elle.
La Coopérative a démarré ses activités fin 2020, en pleine crise sanitaire du Covid, et elle a su résister.