L’étudiante de 26 ans qui est en prison depuis le 25 février 2021, est poursuivie pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ».
Chancelia Moulounda, étudiante congolaise, est en prison depuis plus d’un an sans avoir été entendue par un juge. Elle est poursuivie pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Les parents de la jeune femme et la société civile appellent à sa libération.
Delmond Moulounda, le père de Chancelia, ne s’est toujours pas remis du malaise qu’il a fait, lorsqu’il a vu sa fille partir, menotté, à la maison d’arrêt de Brazzaville. Rejetant l’accusation d’atteinte à la sureté de l’Etat portée contre sa fille, Delmond Mounlounda décrit le vide que Chancelia a créé à la maison, depuis maintenant treize mois.
« Cette situation a porté un coup à ma santé, j’ai fait de l’hypoglycémie et j’ai été hospitalisé quand j’ai vu les gendarmes partir avec mon enfant à la maison d’arrêt, alors que je croyais qu’on allait tous rentrer ce jour-là. Ici, à la maison, elle manque à ses deux frères, sa petite sœur et sa mère » dit Delmond Mounlounda avant de lancer, « vous croyez qu’on peut faire un coup d’Etat avec 70.000 francs CFA, avec 40.000 francs CFA ? Et cela se serait passé deux ou trois fois ? Ma fille n’a rien à avoir avec ça. Je demande qu’on la libère ».
Son crime est d’avoir reçu des virements financiers de son oncle, résident en France, afin d’effectuer des travaux. La police estime en effet que Chancelia Moulounda serait en contact avec des personnes, non identifiées, qui voudraient renverser le pouvoir de Brazzaville.
Alors que l’instruction traîne à la quatrième chambre d’accusation, Monica Ngalula, chargée du programme assistance juridique au Centre d’actions pour le développement, appelle les autorités à relaxer l’étudiante.
« Son dossier est vide et nous ne comprenons pas pourquoi elle continue à croupir à la maison d’arrêt. Elle a tout un avenir devant elle et elle a déjà perdu une année académique. Depuis un moment, ce grief d’atteinte à la sureté de l’Etat est collé à tout le monde dans notre pays. L’étudiante n’a rien fait. Le juge ou le procureur doivent relaxer cette fille », estime Monica Ngalula.
Après treize mois de détention, Chancelia Moulounda n’a jamais été présentée devant un juge et la date de son procès n’est toujours pas connue.