Deux réprésentations théâtrales des oeuvres litteraires de l’écrivain Henri Djombo ont meublé la Journée internationale des droits de la femme, la veille 7 mars, à l’auditoruim du Conseil congolais des chargeurs. Une initiative de l’Union nationale des écrivains et artistes congolais (Unéac).
Les Amazones de théâtre de Brazzaville et Pointe-Noire ont présenté la pièce « Madame la DG », mise en scène par Osée Colins Koagné, tandis que les Amazones de théâtre de Pointe-Noire ont joué la pièce « Le mort vivant », mise en scène par Bruno Tsamba.
La pièce « Madame la DG » peint les travers de la société en mettant à nu les vices que certains immoraux veulent transformer en vertus.
Mathilde Niamo est directrice générale d’une société nationale condamnée à la faillite, dont les seuls travailleurs sont des femmes. Elle y découvre un univers tissé de passions et de violences gratuites et doit faire face à la bureaucratie, aux fausses rumeurs, aux intrigues de ses collaborateurs, des syndicalistes et au comportement d’un mari gigolo qui handicapent son action de cheffe d’entreprise. Intrépide, elle est engagée à marcher contre vents et marées et réussit à relancer la société, prouvant ses capacités managériales et le fait que, contrairement aux idées reçues, le secteur productif de l’État peut être compétitif et prospère, et qu’il possède réellement un bon avenir. Débarquée cavalièrement de son poste, elle assiste à la dérive de cette entreprise qui s’en suivra et à sa condamnation à la disparition.
La scène met en lumière la bravoure d’une femme et les défauts qui minent l’entreprise publique, la mènent à la mort et marquent la différence avec le secteur privé et l’environnement où prospèrent les entrepreneurs des continents d’ailleurs. Informé plus tard sur l’injustice dont elle a été frappée, le père de la nation réhabilitera Mathilde et la nommera ministre des entreprises d’État, ce qui suscitera un remue-ménage en leur sein.
Mis en scène par Bruno Tsamba, « Le mort vivant » est une comédie où les faits, tantôt loufoques, tantôt burlesques et parfois sadiques et cruelles, présentent comme dans un miroir l’homme dans la peau de bourreau et victime.
L’intrigue: Joseph Niamo vient de la ville. Il est fait prisonnier lors de son séjour au village, alors qu’il admirait la nature, à proximité de la frontière d’un pays voisin, le Yangani. Emmené dans la capitale Bandéiraville, il sera incarcéré, torturé, jugé et condamné à mort. Blanchi quatre ans plus tard à la suite d’un non-lieu, on le remettra clandestinement à son pays.
Ce retour d’un homme qu’on a dit mort et dont on a fait le deuil met à nu non seulement les sentiments que les humains éprouvent vis-à-vis des morts, dans des scènes d’un comique indescriptible, mais aussi leur cupidité et leur stupidité face aux biens, excitée par leurs intérêts divers.
Ces deux pièces de théâtre sont une véritable prédication pour un monde plus juste, humaniste et convivial.