Les délégués des ministères, du Sénat, du conseil départemental de la Lékoumou et de la société civile ont participé à un atelier.
Les participants ont travaillé dans le cadre de l’amélioration de l’accès des populations autochtones à la protection sociale en général et dans le département de la Lékoumou en particulier. Ils ont évalué la loi n°5-2011 et proposé plusieurs actions correctives dont la stratégie de mobilisation des ressources et des partenaires.
Les travaux de l’atelier ouverts par le directeur de cabinet du ministre de la Justice, des Droits humains et de la Promotion des peuples autochtones, Casimir Ndomba, qui a reconnu que : « Le Congo a mis en place un cadre juridique qui garantit aux populations autochtones plusieurs droits parmi lesquels les droits : civils, politiques, culturels, à la propriété collective et individuelle, à l’éducation, à la santé, à l’environnement sain, au travail et à la sécurité sociale. Ils sont aussi consultés pour tout projet socioéconomique pouvant affecter négativement leur milieu et leur mode de vie ».
L’évolution du cadre juridique permet actuellement à l’Etat et aux partenaires au développement de mettre en œuvre plusieurs projets au bénéfice des autochtones. C’est ainsi l’Etat en collaboration avec la banque mondiale veut mettre en œuvre le projet : « Dons aux communautés locales et populations autochtones (DGM-Congo », dans les départements de la Likouala, Sangha et Plateaux.
Outre la réalisation de plusieurs autres projets de développement en milieu autochtone, ces populations subissent encore la discrimination et la marginalisation ainsi qu’une forme d’exploitation économique.
Ainsi donc, le Congo coopère avec les représentations des agences du système des Nations unies et les organisations de la société civile pour améliorer les plans d’actions et les stratégies de mobilisation des fonds au profit des autochtones.
« Nos équipes travaillent au plus près des communautés autochtones du département de la Lékoumou où nous mettons en œuvre des programmes d’alimentation scolaire où nous renforçons les capacités des groupements à travers des formations et des distributions d’équipements où nous organisons des sessions de vulgarisation de la loi n°5-2011 et menons des plaidoyers, notamment sur la question de l’accès à la terre », a indiqué Ali Ouattara, représentant du Programme alimentaire mondial en République du Congo.
Les statistiques sur les autochtones sont disparates. Des estimations récentes affirment que les autochtones représentent plus de 3% de la population nationale. En 1984, le recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) dénombrait plus de 20.000 autochtones, soit à l’époque 1,14% de la population congolaise.
Dans une étude datée de 2007, du Centre national de statistiques et des études économiques, il apparait que sur une population totale de 3 697 490 habitants dénombrés au RGPH, l’effectif des populations autochtones s’élevait à 43.378 individus représentant 1,2% de la population congolaise.
Une autre étude intitulée « Estimation des peuples autochtones dans le monde », les auteurs évaluent le nombre des populations autochtones du Congo à 84.783 individus soit 3% de l’ensemble de la population.
Signalons que le Congo a adopté la loi 05-2011 du 25 février 2011. En adoptant la première loi spécifique sur les populations autochtones dans le bassin du Congo, la République du Congo s’était engagée à la promotion et la protection des autochtones. Cette volonté s’est de nouveau exprimée en 2013 lors de l’examen périodique universel du Congo devant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. A cette occasion, l’Etat congolais envisageait d’engager le processus de ratification de la Convention n°169 de l’Organisation internationale du travail (OIT) relative aux peuples indigènes pour renforcer son dispositif juridique en faveur de ces populations.
Enfin, les principaux groupes autochtones sont : les Baaka (nord des départements de Likouala et de Sangha), les Mbendjele (sud des départements de Likouala et de Sangha), les Mikaya (département de Sangha), les Gyeli (nord-ouest du département de la Cuvette), les Babongo (départements de Lékoumou, de Niari et de Kouilou), les Luma (départements de Sangha, de la Cuvette et de Likouala), les Twa (département des Plateaux jusqu’à la frontière avec la RDC).