Les pluies qui se sont abattues sur le département de la Likouala, il y a quelques semaines, sont à l’origine des inondations totales et partielles de plusieurs villages dans les districts d’Impfondo, d’Epéna et de Liranga. A Bétou, une femme et un enfant sont morts noyés.
Les pluies ont été deux fois plus importantes que la moyenne saisonnière et le niveau des eaux de la rivière Oubangui a atteint un record de hauteur sur la période de référence 2009-2020, près de 46 000 personnes sont affectées par ces inondations, selon le constat fait il y a quelques jours par la mission conjointe gouvernement-système des Nations unies, conduite par la ministre des Affaires sociales et de l’Action humanitaire, Antoinette Dinga-Dzondo.
Des familles se sont réfugiées dans la forêt et d’autres ont pris d’assaut les localités encore non touchées pour se mettre à l’abri. L’on déplore une femme et son enfant noyés par les eaux à Bétou. Les populations risquent de s’exposer aux maladies diverses. Par rapport à la gravité de la situation, elles sont par ailleurs contraintes de récolter précocement les tubercules de manioc plantés au mois de mars 2020. Certains produits vivriers se font déjà rares.
En réalité, le niveau élevé des eaux et les prévisions pluviométriques supérieures à la moyenne en septembre, signifient que le bassin de l’Oubangui sera moins en mesure d’absorber les pluies excédentaires en cas de fortes précipitations aux mois d’octobre en cours et de novembre prochain. Face à ce risque de vulnérabilité supplémentaire des populations de la zone, à peine un an après les précédentes inondations, les agences des Nations unies s’engagent à appuyer le gouvernement pour faire face à la situation humanitaire qui prévaut dans la partie septentrionale du pays.
Ainsi, à Liranga, la mission conjointe a résolu d’aménager des sites d’accueil et d’hébergement des potentiels sinistrés sans abris, de mobiliser les médicaments de première nécessité contre le paludisme et les maladies hydriques et autres produits nécessaires pour la purification des eaux, mobiliser une assistance en vivres et intensifier la sensibilisation des populations dans les différentes localités sur les dispositions à prendre suites aux inondations.
Rappelons que depuis novembre 2019, à cause des inondations dans la zone septentrionale et au centre du pays, les agences du système des Nations unies ont mis leurs capacités d’intervention au service du gouvernement pour assister 130 000 personnes sinistrées. Celles-ci, les plus graves depuis 1960, avaient détruit des maisons, des biens et des champs : 70% des récoltes perdues selon les services techniques locaux.