Une conférence-débat sur le thème «La problématique de l’émancipation de la femme au Congo » a été organisée à Pointe-Noire par le Réseau Jifa 242, le 31 juillet, à l’occasion de cette journée.
Animée par Herman Davy Malanda du Centre de prévention, de promotion, d’éducation et de veille sanitaire et Bernadette Bephangayahou, présidente de l’ONG Solidarité, disponibilité des œuvres sociales, l’activité a permis d’échanger sur les facteurs d’émancipation, les écueils rencontrés par les femmes dans leurs actions, les avancées perceptibles sans oublier les concepts en vogue en milieu féminin tels que femmes fortes, femmes influentes, femmes battantes. En ouvrant le débat, Herman Davy Malanda a axé son propos sur un questionnement à élucider afin de dissiper tout imbroglio, à savoir « Les femmes ont-elles besoin de s’émanciper ? » « L’émancipation est-elle perçue de la même manière selon que l’on soit une femme rurale ou une femme intellectuelle? »
Selon l’orateur, la liberté et les droits dont jouit la femme congolaise ne sont pas les manifestations de l’émancipation tant recherchée. La femme rurale qui a la charge d’organiser son foyer, de s’occuper de sa progéniture et de son mari n’est –elle pas aussi émancipée que la femme citadine ou intellectuelle ? Pour lui, même si le mot émancipation n’a toujours pas la même compréhension dans toutes les consciences, l’important est d’orienter plutôt la réflexion pour que l’homme et la femme soient considérés comme des partenaires complémentaires et convergents vers un même idéal.
En exposant sur « Les freins au développement du leadership et à l’émancipation de la femme en Afrique », Bernadette Bephangayahou a, tout en reconnaissant certains écueils qui retardent parfois l’évolution des femmes comme les discriminations de toutes sortes, les inégalités salariales, plaidé pour une organisation plus efficiente dans leurs affaires (commerces ou toute autre activité génératrice de revenus). Le manque de confiance en soi, de formation, d’instruction et l’individualisme également peuvent être comptés aussi parmi les facteurs bloquants.
En louant l’initiative, les participantes ont souhaité que pareils échanges soient plus réguliers car ils permettent aux femmes d’échanger entre elles. Ces causeries-débats servent de prise de conscience sur la condition de la femme. Ainsi, en dépit des avancées perceptibles ici et là sur la situation de la femme, elles ont reconnu que beaucoup restent à faire car de nombreuses femmes n’ont pas encore intériorisé que de leur responsabilité et engagement dépendent leur développement personnel et professionnel. À la fin de l’activité, Ornela Kouanga, présidente de Jifa 242 a demandé aux femmes ou toute personne sensible aux problèmes de la femme de les rejoindre pour mettre à exécution les nombreux projets à venir.
Cette journée, qui marque l’éveil de la femme africaine, a été promulguée par l’ONU et l’OUA, le 31 juillet 1962, lors de la conférence de Dar-es-Salam. Et l’Organisation panafricaine des femmes avait vu le jour dont Aoua Keita, sage-femme de formation, militante et femme politique malienne, figure du féminisme dans son pays et en Afrique a été une des artisanes. « Aoua Keita, la première femme députée du Mali a longtemps défendu la cause des femmes qu’elle appelait à s’engager dans un combat de considération, de responsabilité, de prise de décision et de prise en charge des femmes africaines par elles-mêmes », a rappelé Ornela Kouanga, présidente du Jifa 242.