Les réserves brutes des banques congolaises ont augmenté de 26,5 % après des années de repli. Selon la banque centrale, l’évolution de la liquidité bancaire s’explique par la hausse des dépôts bancaires.
Le rebond de la liquidité du système bancaire congolais est aussi dû à la nouvelle règlementation des changes et aux rapatriements des avoirs extérieurs détenus par les banques commerciales. Selon la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), qui vient de publier son rapport trimestriel sur la politique monétaire, ces réserves brutes sont composées des comptes des entreprises (réserves libres) et des réserves obligatoires.
Cet état de santé du système bancaire national, à en croire les experts, se traduit par l’évolution du taux de couverture des crédits par les dépôts. Par exemple, à la fin décembre 2019, l’analyse en glissement annuel montre que le ratio des dépôts a connu un accroissement de 104,8 % à 115,8 %, soit un coefficient de réserve de 4,7 points à 27,9%, un ratio réserves libres/réserves obligatoires de 253,6% à 292,8% et un ratio réserves libres/crédits à l’économie de 17,4% à 24,1%.
« Le niveau élevé de ce ratio constaté dans tous les pays de la sous-région depuis juin 2019 révèle la solidité de la liquidité bancaire dans les pays de la zone Cémac, à des degrés certes différents. Toutefois, cette évolution devrait être nuancée du fait du repli des concours aux économies de la zone, en lien avec la consolidation sur l’Etat équato-guinéen d’un certain nombre des créances bancaires », peut-on lire dans le rapport de la banque centrale.
La publication du rapport trimestriel sur la politique monétaire intervient quelques jours seulement après l’appel des pétroliers soutenu par la chambre africaine de l’énergie, demandant à la banque centrale d’assouplir les restrictions de la règlementation des changes. Ceux-ci considèrent les mesures « très peu attrayantes » pour les investissements étrangers dans un contexte de crise sanitaire du coronavirus.
D’après cette règlementation en vigueur depuis mars 2019, les transferts de plus d’un million FCFA hors espace Cémac doivent être approuvés par la banque centrale et les produits d’exportation supérieurs à cinq millions doivent aussi être rapatriés en cent cinquante jours sur un compte bancaire local.