Le confinement total imposé aux autorités congolaises à la population depuis le 31 mars jusqu’au 30 avril, en vue de freiner la propagation du coronavirus qui a déjà fait 200 cas dont 8 décès, n’est pas adapté à la culture congolaise, selon les organisations de la société civile, qui déplorent des mesures impopulaires de la part des autorités et un manque conséquent d’assistance aux plus démunis.
Les organisations de défense des droits de l’homme n’arrivent pas à digérer la façon de faire de la police, qui a annulé, dans une déclaration radiotélévisée, un arrêté du ministère du Commerce ordonnant aux commerces de proximité d’ouvrir tous les jours pour éviter l’afflux dans les marchés domaniaux les lundi, mercredi et vendredi.
« Les populations se perdent totalement. En vingt-quatre jours de confinement les Congolais ont entendu plusieurs consignes allant d’ouverture des alimentations tous les jours à une ouverture trois fois par semaine, dénonce Jo Washington Ebina, acteur de la société civile. Nous finissons pas nous demander si c’est le ministère du Commerce qui gère ou c’est la force publique ».
Le gouvernement distribue certes des vivres dans les orphelinats, établissements hébergeant des personnes de troisième âge et autres vulnérables. Il s’agit d’une assistance et d’un accompagnement très limités, selon Jo Washington Ebina.
Pour cet activiste le gouvernement a opté pour un confinement à l’image de l’occident, mais il est non adapté à la culture congolaise. « Il est important de rappeler qu’un confinement ne peut se faire comme en Europe ou aux Etats-Unis. Ils (les gouvernants) doivent prendre en ligne de compte le vécu des Congolais. Donc, il nous faut un confinement à la congolaise avec une distribution de masse de denrées aux populations ».
La date de début du déconfinement n’a pas encore été indiquée.