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Le Congo aurait une dette cachée qui s’élève à 3,3 milliards de dollars

D’après un rapport de l’ONG Global Witness publié le lundi 27 janvier 2020, au Congo, la dette publique de l’Etat…

D’après un rapport de l’ONG Global Witness publié le lundi 27 janvier 2020, au Congo, la dette publique de l’Etat pourrait être bien plus importante que prévu.

L’organisation révèle qu’une une dette d’environ 3,3 milliards $, jusqu’alors cachée du grand public, aurait été contractée par la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC). Selon les documents récemment fournis par l’entreprise publique et analysés par Global Witness, les principaux créanciers sont les sociétés étrangères de pétrole comme Total et ENI ainsi que plusieurs banques.

Cette nouvelle dette vient alourdir la dette publique du Congo, car étant différente de celle actuellement due par l’Etat à d’autres entreprises telles que Glencore et Trafigura et qui avait été au centre des débats ces dernières années. L’ONG prévient qu’elle risque donc de porter la dette publique totale du Congo à près de 13 milliards de dollars, soit plus de 30% des dernières estimations du FMI.

En plus de leurs dissimulations pendant plusieurs années, l’origine de ces arriérés semble particulièrement peu conventionnelle.

Environ 2,7 milliards de dollars de la nouvelle dette étaient dus par la SNPC uniquement aux grandes compagnies pétrolières, principalement en termes de coût d’exploitation que ces sociétés assument pour le compte de la SNPC. Cependant, l’ONG indique que ces entreprises facturent à la SNPC de nombreuses dépenses qui n’étaient pas censées être prises en compte.

« Notre analyse révèle qu’elles (les dettes) peuvent couvrir un large éventail de coûts, y compris les salaires et les cotisations de retraite des employés, leurs frais médicaux, de transport, de téléphone et de logement, ainsi que les frais de scolarité de leurs enfants », indiquent les auteurs du rapport. Et d’ajouter : « le prédécesseur de Total, Elf, a même réussi à obtenir une « prime à la signature » de 50 millions de dollars – un droit de signature unique et la principale source de revenus pétroliers de l’Etat – qui a été considérée comme l’un de ces coûts, et a facturé des intérêts au Congo sur ce prétendu « prêt » ».

Ces nouvelles révélations traduisent l’opacité du système de gestion des ressources du pays, qui a souvent été dénoncée par de nombreuses ONG. En 2018, le pays avait réussi à négocier un nouvel arrangement financier avec le FMI pour réduire sa dette et diversifier son économie pétro-dépendante. Pour Global Witness, le gouvernement congolais et le FMI doivent « prendre soigneusement en compte les passifs de la SNPC dans les futures planifications fiscales, y compris dans l’analyse de la viabilité de la dette ».

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