Jeudi 11 juillet, le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un arrangement de trois ans en faveur de la République du Congo, d’un montant de 448,6 millions de dollars pour relancer son économie.
Le Fonds monétaire international a annoncé, ce jeudi, qu’il allait accorder 448,6 millions de dollars sur trois ans au Congo-Brazzaville pour relancer l’économie du pays, tout en souhaitant une meilleure « transparence » de ses comptes publics. Un résultat obtenu au terme de plus de deux ans de discussions difficiles.
La réaction officielle congolaise tient davantage du soulagement que du triomphalisme. Tant il est vrai que Brazzaville revient de loin. Dans un communiqué, le négociateur congolais, Lucien Ebata s’est dit fier d’être parvenu à cet accord. Un accord qui n’était absolument pas évident, il y a deux ans, lorsque les discussions ont débuté.
A l’époque, le FMI découvrait l’ampleur des dégâts, les dirigeants congolais s’étaient évertués à cacher l’énormité de la dette publique, près de neuf milliards de dollars. Sans compter les rapports d’ONG comme Public Eye et les enquêtes de la justice suisse sur les détournements des ressources pétrolières et les contrats léonins passés avec les négociants pétroliers comme Glencore et Trafigura. Le FMI a donc exigé que l’État congolais remette de l’ordre dans ses finances, ce qui s’est traduit par une chute brutale des dépenses budgétaires, dont la population a fait les frais. Il a réclamé une politique de transparence dans l’utilisation des ressources pétrolières et surtout un rééchelonnement de la dette publique.
450 millions de dollars
Le retour du FMI à son chevet est donc une bonne nouvelle pour le Congo-Brazzaville à plusieurs titres. D’abord parce que l’institution monétaire débloque immédiatement près de 45 millions de dollars pour appuyer les réformes engagées par le gouvernement. Ensuite, parce que le FMI s’engage sur trois ans à hauteur de près de 450 millions de dollars.
Tous les six mois, le Fonds monétaire international va vérifier si le pays respecte bien les conditions qu’il a acceptées, avant de débourser de nouvelles tranches de son prêt. Ces conditions sont, entre autres, la poursuite de la réduction du déficit budgétaire, la transparence des dépenses publiques, l’élargissement de l’assiette fiscale et la lutte contre la corruption.
L’autre bonne nouvelle est que le programme du FMI devrait inciter les créanciers privés de la République du Congo à restructurer leurs créances ce qui donnera également de l’oxygène au pays. La restructuration récente de la dette congolaise à l’égard de la Chine, qui atteint plus de 3 milliards de dollars, était elle-même une condition du retour de l’aide du FMI.