L’information a été révélée jeudi 23 mai, par la ministre des Droits humains, Marie-Ange Mushobekwa.
Suite aux massacres de Yumbi, vingt-cinq (25) personnes ont été placées en détention préventive. Selon la ministre des Droits humains, Marie-Ange Mushobekwa, les enquêtes ont révélé que des centaines de personnes ont été massacrés en décembre à Yumbi dans le nord-ouest de la République démocratique du Congo.
« A ce jour, 105 victimes ont été entendues, 83 témoins ont comparu devant les enquêteurs de l’auditorat général (justice militaire) et 25 auteurs présumés de ces massacres ont été mis en détention préventive », a déclaré Marie-Ange Mushobekwa.
Aucune précision n’a été donnée sur l’identité des personnes interpellées.
« Des cas d’atteintes et de violation des droits de l’Homme ayant causé 461 morts (…) dont l’administrateur du territoire de Yumbi et trois soldats congolais », a détaillé Mushobekwa.
Le rapport d’enquête révèle que, 133 personnes ont été blessées : 56 par balle, 33 par arme blanche et 44 par brûlure.
« Il y a eu des responsables politico-administratifs qui ont attisé le feu, qui ont déjà été entendu par la justice militaire », a indiqué la ministre.
Elle estime aussi que les autorités provinciales de l’époque « aurait dû prendre des mesures adéquates pour prévenir et éviter ces terribles événements (…) qui ont terni l’image de notre pays ».
« Ils ont péché par omission, par négligence » comme tel ils doivent « en payer le prix », a-t-elle estimé, indiquant qu’un procès sera organisé à l’issue des enquêtes judiciaires.
L’ancien gouverneur de la province du Mai-Ndombe, Gentiny Ngobila, élu gouverneur de Kinshasa en mars, a été entendu par la commission d’enquête.
Au terme d’une visite sur place fin janvier, les Nations unies ont fait état du massacre d’au moins 535 civils – hommes, femmes et enfants – dans trois villages du territoire de Yumbi, sur les bords du fleuve Congo, à quelque 300 km au nord de Kinshasa.
Les victimes étaient principalement des membres de la communauté banunu, visées par une communauté rivale, les Batende, qui officiellement contestaient le lieu d’inhumation d’un chef coutumier banunu.
Des dégâts matériels importants ont également été enregistrés avec la destruction de 1.539 maisons, neuf centres de santé, vingt écoles ainsi que de trois marchés.
Selon ce rapport, 5.772 déplacés ont été recensés tandis que 17.000 personnes se sont réfugiées au Congo-Brazzaville.
Pour rappel, ces violences meurtrières avaient motivé le report des élections présidentielle et législative dans le territoire de Yumbi.