C’est une information révélée dans le rapport de l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie), document publié le 20 février 2019, à Brazzaville.
L’exportation du bois et des produits secondaires représente environ 6% des revenus générés par le secteur extractif du pays. Mais tout comme les entreprises pétrolières et minières, les sociétés forestières ont du mal à produire des déclarations certifiées.
Le rapport 2016 de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie) a été publié, le 20 février à Brazzaville, au cours d’une conférence de presse animée par le président du comité exécutif local, Florent Michel Okoko, en présence de l’administrateur indépendant, Elyes Kool, qui a pu collecter toutes les informations.
Dans son enquête, l’expert déplore la faible participation des entreprises locales dans le processus de rapportage des données. Car, sur soixante-dix entreprises visées, seulement dix ont fourni des pièces. Quant à la fiabilité des données rapportées, certaines sociétés n’ont pu communiquer des déclarations certifiées par un auditeur externe et certaines administrations publiques ont fourni des déclarations peu conformes.
L’administrateur n’a pu avoir des données sur la production. « En l’absence d’informations communiquées par le ministère de l’Économie forestière, nous n’étions pas en mesure de présenter des informations fiables sur la production du secteur forestier en 2016 », a-t- il fait savoir.
Des irrégularités qui risquent, si aucune mesure n’est prise par le gouvernement, de baisser la note de conformité du pays et aussi d’entacher la crédibilité des sociétés auprès des partenaires extérieurs. Les membres du comité exécutif de l’Itie-Congo suggèrent même des sanctions à l’encontre de ces entreprises indélicates.
En dépit de ces défaillances, le rapport de l’enquêteur a néanmoins souligné des avancées « significatives » avec l’inclusion des sociétés forestières dans le processus de conciliation et des chiffres sur l’exportation. Au cours de l’année étudiée, le commerce des produits forestiers a atteint plus de neuf cents mètres cubes pour une valeur estimée à 125,8 milliards francs CFA.
En ce qui concerne les principaux clients, l’Asie du sud-est est la première destination des produits forestiers du Congo, avec un taux de 77% des exportations, suivie de l’Union européenne (19%), l’Amérique du nord (2%), l’Afrique du nord et le Moyen-Orient (1%) et le reste de l’Afrique (0,4%).
Notons que ce neuvième rapport Itie-Congo a couvert la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2016. Hormis la gouvernance forestière, il a également étudié les secteurs des hydrocarbures et des mines. « Nous avons aussi enregistré des avancées par rapport à la divulgation des coûts pétroliers ; des données sur les ventes des parts d’huile de l’Etat (entité acheteuse, prix, destination) ; et la publication des données sur les dépenses quasi fiscales et la collecte des données sur la propriété réelle », a assuré Elyes Kool.
Le pétrole demeure la principale source de revenus de l’Etat et totalise seul plus de 90% de ressources issues des industries extractives. La publication du rapport 2017 est prévue entre les mois de mai et juin prochains.