L’argent des amendes issues de la répression routière ne sert pas à améliorer les infrastructures routières sur toute l’étendue du territoire national. C’est en substance ce que dénonce le congolais lambda.
De là, à savoir exactement ce qui est fait de tout cet argent de péage, ce n’est pas si évident. En toute franchise, c’est surtout bien difficile à dire ! Ce dont on peut être à peu près sûr, c’est que sur l’ensemble des amendes routières perçues, pour le reste, la traçabilité financière étant loin d’être évidente, il n’est pas simple de se montrer précis.
Il y en a en effet plus de 50 % – et même certainement bien plus – qui ne sont pas attribués à la rénovation des routes, autrement dit à l’amélioration des infrastructures routières, la préoccupation en creux des congolais et autres automobilistes.
Depuis 2004, d’importants investissements consentis dans le secteur routier ont fait évoluer le réseau routier national de 18.000 km à environ 23.234, dont 8.254 km du réseau routier prioritaire et 14.980 km de routes secondaires et de desserte rurale. Le réseau routier bitumé est passé de 1200 km à 3000 km.
Il a été établi que l’instauration de l’autonomie de gestion permettrait au Fonds routier de mieux financer les travaux d’entretien et de réhabilitation des routes bitumées.
Le directeur général de cet établissement, Elenga Bat-Nzenguet, indiquait que le Fonds routier disposait de beaucoup de ressources prévues dans les textes, déplorant cependant que « cet argent n’arrive pas au fonds pour pouvoir financer l’entretien des routes».
La déclaration de M. Elenga Bat-Nzenguet confirme donc l’avis du Congolais lambda, qui pense que la taxe routière obligatoire collectée auprès des usagers de la RN2, qui devrait permettre une prise en charge de l’entretien routier, ne va pas au trésor public mais dans les poches des tiers.
Mais qui exactement ? Et quand la sanction interviendra t-elle?
Chaussées fissurées ou déformées, accotements instables, signalisation manquante ou effacée, glissières de sécurité absentes, les images des routes les plus abîmées du Congo, font le buzz sur les réseaux sociaux.
Le résultat n’est hélas pas surprenant. Depuis plusieurs années se profile une dégradation lente et inévitable des routes, en raison notamment d’une baisse des crédits accordés pour leur entretien courant par l’État et les collectivités locales. Cela a des répercussions facheuses sur le quotidien des congolais, notamment un ralentissement de l’économie informelle basée sur les produits vivriers venant des campagnes et alimentant les grands centres urbains.
Une situation qui met le président de la République, Denis Sassou Nguesso hors de lui et dans une colère noire, nous apprend une source très proche de la Présidence de la République.
Comme un électricien affairé sur son tableau de plombs, le fusible Denis Sassou Nguesso devra maintenant gérer 2 courants opposés : la nécessité de stopper cette mafia et la nécessité de parler aux congolais, de leur dire qu’il entend leur colère et leurs inquiétudes, de se remettre au niveau le plus terrien de la politique. Le fusible devra aussi faire prise de terre.