Le 2e vice-président de la Confédération africaine de football (CAF) était l’invité de l’émission Radio Foot Internationale, le 7 décembre 2018 sur RFI. Le Congolais Constant Omari a apporté des précisions sur les décisions prises par la CAF concernant les Coupes d’Afrique des nations 2019, 2021 et 2023. Voici ses principales déclarations.
Le 3 décembre, dans une interview à la chaîne Afrique Média TV, le président Ahmad a étonné en annonçant que la Confédération voulait que le Cameroun récupère l’organisation de la CAN 2021 et que la CAF soufaitait confier à la Côte d’Ivoire une édition 2023 déjà promise à la Guinée. Les autorités camerounaises, auxquelles la CAF venait de retirer la CAN 2019, et surtout ivoiriennes, censées abriter la CAN 2021, se sont déclarées très surprises par cette annonce du Malgache et ne pas avoir été consultées par la CAF.
« Par certains canaux, il y avait déjà des contacts officieux avec les deux pays, la Côte d’Ivoire et le Cameroun, a assuré Constant Omari. A partir du moment où nous n’avions pas encore reçu le répondant de la Côte d’Ivoire, notre président Ahmad n’était chargé que d’annoncer la décision [concernant le retrait de la CAN 2019 au Cameroun, Ndlr]. La nuit-même durant laquelle nous avons reçu la confirmation du Cameroun, le président a signé une lettre à l’attention du chef de l’Etat camerounais pour confirmer que les Camerounais avaient la CAN 2021.Vingt-quatre heures après, nous avons reçu le retour de la Côte d’Ivoire. Le dimanche [2 décembre], la lettre a été adressée à la Côte d’Ivoire. »
Sur le futur pays hôte de la can 2019
Surprise, le Congo-Brazzaville a déposé sa candidature pour remplacer le Cameroun, a indiqué Constant Omari. « Il y en a un qui a déjà écrit, le Congo-Brazzaville. Notre secrétaire général adjoint Anthony Baffoe m’a dit qu’il allait me parler d’une deuxième candidature. » Mais le dirigeant n’a pas voulu s’étendre sur celle-ci, le cabinet d’audit Roland Berger étant chargé de suivre le processus de désignation du successeur du Cameroun. Désignation censée intervenir avant le 31 décembre.
L’Afrique du Sud a manifesté son intérêt mais n’a pas encore emboîté le pas au Congo, aux dernières nouvelles. Quant au Maroc, souvent présenté comme le recours idéal, il n’a pas encore déclaré son intention d’accueillir la CAN 2019.
Sur le sort du Cameroun en éliminatoires de la can 2019
Le Cameroun ne sera pas disqualifié des éliminatoires de la CAN 2019, malgré l’article 92 du règlement de la compétition. Celui-ci prévoit en effet qu’un pays hôte auquel la CAF retire l’organisation du tournoi est disqualifié, si ce retrait a lieu moins d’un an avant la phase finale. Les Camerounais joueront donc leur place en phase finale face aux Comores, en mars 2019. « Ce n’est pas un tour de passe-passe. Qui peut le plus peut le moins. Le règlement a été adopté par le Comité exécutif et c’est lui qui l’applique, a justifié Constant Omari. On n’a pas appliqué le volet sanction parce qu’on a tenu compte de certains facteurs. Il y un pays qui mobilise des moyens colossaux. Mais malheureusement, il y a des aléas liés aux états d’avancement des chantiers. Donc, on ne va pas le punir deux fois. […] Au jour d’aujourd’hui, le Cameroun est qualifié. […] Si les Comores gagnent, le résultat va jouer. […] Le Cameroun n’est pas exclu. […] Ils doivent se qualifier sur le terrain ».
Sur les retards constatés par la Caf en Côte d’Ivoire pour la Can 2021
Ahmad a indiqué que les Ivoiriens ne seraient pas prêts dans deux ans et demi pour organiser la CAN 2021. Une déclaration qui a choqué en Côte d’Ivoire où l’on estime avoir suffisamment de temps pour boucler tous les chantiers. « Vous parlez à un ingénieur spécialisé, a argué Constant Omari. Un stade ne se construit pas en deux ans, ne nous leurrons pas ! Allez en Côte d’Ivoire aujourd’hui et vérifiez à quel niveau d’avancement sont les travaux du grand stade [d’Epimbé, Ndlr]. […] Concernant les hôtels et le cahier des charges de la CAF, la CAF refuse les motels et autres villas. Il faut des hôtels. L’infrastructure routière, elle, ne fait pas défaut en Côte d’Ivoire. Mais il y a des choses sur lesquelles ils sont en retard. […] »
Sur le sort de la Guinée, censée accueillir la Can 2023
Les déclarations de Constant Omari ne sont pas rassurantes pour la Guinée. « Nous avons demandé à notre secrétariat général de nous ressortir le dossier [de candidature pour l’organisation de la CAN] de la Guinée, a indiqué le patron de la Fédération congolaise. Nous attendons qu’ils le sortent… Nous ne voulons pas revenir sur le mode par lequel cette CAN [2023] a été attribuée à la Guinée ». Il a ajouté, mystérieux : « Dans les archives, ce dossier n’existe pas. Il y a eu une attribution. Mais le dossier n’existe pas. Nous avons demandé au secrétariat de nous sortir le dossier de fond. » La CAN 2025 semble donc loin d’être promise aux Guinéens, en compensation de la CAN 2023…
Sur les modalités de la Can 2019
Peu de précisions sur le format du tournoi – huit groupes de trois ou six groupes de quatre équipes au premier tour ? – mais la phase finale aura bien lieu du 15 juin au 13 juillet.
Sur la condamnation d’Issa Hayatou au Caire
L’ancien président de la Confédération africaine de football, Issa Hayatou, a été condamné au Caire à payer 24,5 millions d’euros pour avoir signé un contrat au nom de la CAF avec la société française Lagardère Sports. « Depuis que le président Ahmad a été élu, nous avons fait le maximum pour ne pas parler du président Issa Hayatou, s’est défendu Constant Omari. Pourquoi ? Parce qu’il est un grand homme. On peut tout raconter sur lui. Mais c’est quelqu’un qui a fait quelque chose pour le football africain. Il a dirigé pendant 28 ans la CAF, dans un environnement et dans des circonstances données. Il a sorti le football africain et l’a amené au niveau où il se situe. C’est un honneur pour nous. Nous lui devons du respect. Si nous devons émettre un avis [sur sa condamnation, Ndlr], ce ne sera pas par voix de médias. […] Nous avons appris qu’ils [Issa Hayatou et Hicham El Amrani, Ndlr] ont interjeté appel. La CAF observe cette situation. Si elle est concernée, elle saura comment réagir. Les différentes autorités égyptiennes savent ce que la CAF pense de ce dossier-là. »