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Sam Talanis fait son come-back

Il n’est pas coutume pour Sam Talanis de dévoiler à compte-goutte, les petits secrets sonores de ses albums. Cette fois-ci,…

Il n’est pas coutume pour Sam Talanis de dévoiler à compte-goutte, les petits secrets sonores de ses albums. Cette fois-ci, c’est bien une autre méthode et une stratégie totalement différente que le chanteur de «Black Blanc Beurre » met en pratique. La nouvelle devrait ravir ses très nombreux fans. L’artiste revient en force avec un album éclectique qui va être un gros tournant dans sa carrière musicale.

Né au Congo-Brazzaville, Sam Talanis vit en France depuis une vingtaine d’années. Il est passionné de musique depuis son jeune âge. Initié aux musiques et aux fêtes des villages, aux sons de la forêt, ce médecin de formation a réussi à combiner les genres. La poésie de ses textes, ses métaphores subtiles, ses mélodies légères d’apparence faciles, alliant rumba et reggae au service de sa passion qui est la musique, font de lui un artiste hors pair.

Il est auteur de deux albums autoproduits, «Pèlerinage For Africa», «Cri d’amour» pour le Congo, opus ayant reçu en 2008, le prix Tam Tam d’Or du meilleur album de la diaspora congolaise. Sam Talanis a réédité la même prouesse en 2012 avec son deuxième album, «Vice Versa», couronné également par le prix Tam Tam d’Or.

Pour la sortie imminente du nouvel opus du chanteur franco-congolais intitulé «Symbiose », nous l’avons rejoint dans Paris pour une interview !

Pourquoi « Symbiose » ?

Symbiose parce que c’est un album qui se veut éclectique. Cet éclectisme est apparu naturellement en allant rechercher dans les profondeurs de la musique congolaise tel que la faisait nos anciens et en fait en regardant de plus près, je me suis aperçu que tous ces styles avaient une même matrice : la rumba congolaise et surtout ils étaient complémentaires et s’enrichissaient les uns les autres un peu comme des plantes vivant en symbiose. C’est ainsi qu’en accélérant une rumba on crée une salsa, en la ralentissant on fait un zouk, si on en ralentit encore le tempo ça devient un boléro. L’accélération maximale du tempo donne le ndombolo et ce sont là des styles que l’on retrouve sur ce nouvel album.

De nos jours, la guerre des textes a cessé d’exister au grand dam de la vie. Verckys composa « Nakomi Tunaka », Mpassi Gongo Mermans lui répondit par « A mon avis ». Verckys dégaina de nouveau par « Sakumuna ». Pour répondre à « Pont sur le Congo » de Franklin Boukaka, African Jazz sortit « Ebalé ya Congo ». « Symbiose », est-ce un album qui confirme une fois de plus tes efforts à s’inscrire toujours dans la pure tradition de la chanson à textes ?

À vrai dire, je ne m’inscris que très peu dans la chanson à texte cela viendra en son temps on oublie trop souvent qu’il y’a des paroliers des compositeurs des arrangeurs et des interprètes pour le moment j’explore et apprécie notre rumba dans sa diversité, sa gaité, son côté dansant et festif. C’est pourquoi l’album SYMBIOSE aspire également à être une invitation à la danse voire à la danse de salon.

Dans cette époque où prolifère justement la chanson saisonnière, « Symbiose » mérite qu’on y prête attention une fois dans les bacs ?

À n’en point douter car son côté éclectique avec ce mélange des genres savamment concocté (rumba /boléros / salsa/ zouk / ndombolo ) fera que chacun s’y retrouvera sur au moins un titre de l’ album « SYMBIOSE ».

Dans « Serment d’amour », tu as fait une reprise d’une merveille du passé qui a marqué la musique congolaise des années 80, c’est vraiment devenu votre marque de fabrique ?

Dans quasiment chaque titre, je fais place à une référence des merveilles du passé. En effet, je crois dur comme fer que « c’est sur la corde tressée par les ancêtres que l’on tresse la nouvelle corde ». C’est également un clin d’œil à une certaine génération de mélomanes qui ne se retrouve pas dans la musique qui leur est actuellement proposée.

Est-ce que tu peux nous citer les titres solides de « Symbiose » qui vont ouvrir la voie à un succès comparable à celui de tes précédents albums ?

On a que l’embarras du choix en écoutant « SYMBIOSE ».  Je me souviens d’une personne qui après l’avoir écouté s’écria : « il n’y a rien à jeter dans cet album … ». Bref ! Pour ma part, les titres « serment d’amour « la conjonction rumba/salsa dans un style rumba odemba va faire mouche. Le meddley de boléros « Congo boléros » avec sa douceur fera chavirer plus d’un cœur tendre. Le zouk particulièrement entraînant « marina fille des îles », « la salsa de BRAZZA » vont aussi en inspirer plus d’un sur les pistes. Et que dire du titre « Remontada », dédicace particulière à la génération Zaïko pour se replonger dans les années bonheur 70-80 avec les danses « choquer » « volant » etc… Nostalgie quand tu nous tiens ! Et il y’en a tellement encore.

Le monde a changé, la musique se consomme autrement à coup de “like” sur les réseaux sociaux, est-ce qu’elle nourrit normalement ses créateurs ? Est-ce que Sam Talanis est toujours guidé par le côté « Banquable » de la musique ?

(Rires). Dieu merci j’ai très tôt compris que la musique ne nourrit pas toujours son homme. C’était vrai hier et ça l’est encore aujourd’hui. Dans ce milieu, il y’a beaucoup d’appelés et peu d’élus. Je fais la musique par passion et Dieu merci j’ai un autre métier qui me nourrit. J’avoue cependant garder espoir qu’un jour, je pourrai récupérer tout ou une partie des sommes investies pour toutes ces productions effectuées depuis bientôt 15 ans.

Qui accompagne Sam Talanis dans « Symbiose » ?

La direction artistique a comme d’habitude été assurée par le maestro BALLOU CANTA Pour les chœurs j’ai fait appel à Valérie Tribord et Émeline Sousseing Olivier Tchimanga à la guitare solo et accompagnement , Armel Malonga à la basse, Allan Chimpen pour les percussions , une section cuivre avec au saxo un certain Jimmy Mvondo déjà présent sur les 2 précédents albums, un contre bassiste en la personne de Damian Nueva Pour le titre « Remontada » génération Zaïko, le choix était clair : Mr Popolipo « zéro faute » himself est venu avec son doigté magique nous faire danser au Studios 7ème Ciel et enfin, le salsero congolais Willy Moreno Manolo en featuting sur le titre « la salsa de BRAZZA ».

La rumba congolaise, on en parle toujours en bien et en mal ! Aujourd’hui, on n’a pas le temps de savourer une gamme de musique que déjà s’entend, un cheveu dans la soupe, le nom d’un homme riche, d’un héritier, Bref ! La rumba congolaise a dérapé vers une source au succès. Comme en Economie la mauvaise monnaie chasse la bonne, la musique faite par l’actuelle génération a enseveli sous les décombres de la médiocrité celle léguée par les Jean Serge Essous, Youlou Mabiala et Pamelo Mounka. Est-ce que tu partages cette analyse ?

La nouvelle rumba congolaise a effectivement dérapé. Sa pauvreté artistique est patente, les accords sont les mêmes d’un groupe à l’autre et pire le phénomène des « Mabanga » est juste désespérant, c’est un cache misère. Je pense qu’il s’agit d’un mécanisme réactionnel lié au fait que les droits d’auteurs sont quasi inexistants ou alors très mal gérés. Les musiciens sont donc obligés de se « prostituer » pour s’en sortir. Ceci dit, l’ancienne et véritable rumba n’a pas été ensevelie comme tu l’affirmes. Au contraire, elle renaît de ces cendres grâce à pas mal d’artistes qui la remettent au goût du jour (avec un succès certain) comme Faya Tess, et un certain SAM TALANIS. Comme quoi, le public n’est jamais dupe.

On voit déferler dans les capitales africaines des mercenaires estampillés « Sony Music et Universal » qui se servent de ces noms prestigieux pour appâter les pauvres jeunes artistes africains en les faisant signer des contrats « bas de gamme » avait pour but principal de récupérer la flamme artistique de ces musiciens et de s’approprier leurs droits. Aucun de ces artistes n’ira les réclamer à la Sacem, pour ça il faut résider en France. Comment ou qu’est- ce qu’il faut faire pour y remédier ?

C’est juste la preuve que notre continent regorge de talents. Il revient aux autorités de mettre en place une véritable politique culturelle protectrice des artistes locaux tout comme un père de famille protège sa progéniture. Nos Etats doivent protéger leurs artistes en leur donnant les moyens d’éclore (subventions, gestion et répartition honnête des droits d’auteur, construction de salle de spectacle, centres culturels etc…).

Quel est l’environnement qui a forgé ta personnalité et a été ta source d’inspiration ?

J’ai baigné toute mon enfance dans les sonorités de la musique de chez nous. J’ai toujours eu une bonne mémoire auditive, j’ai aussi hérité de ma mère et ma grand-mère du don du chant et des harmonies, aussi très tôt, dans mon enfance, je mémorisais les mélodies de l’époque voilà pourquoi régulièrement, je les distille dans mes titres. Ma personnalité artistique a donc forcément été forgée dans ce creuset de rumbas, salsas et autres styles musicaux qui font la richesse de notre patrimoine musical dont j’essaye modestement d’être un des vecteurs.

Sam Talanis, succès populaire ou succès d’estime ?

(Rires). Succès populaire à coup sûr car il est plus que temps d’arrêter cette pollution sonore à laquelle se livrent bon nombre d’artistes détournant ainsi l’ouïe du mélomane congolais de la bonne musique, bien mixée et masterisée. Il faut comme le dit Jean Goubald (une de mes idoles) « panser » l’ouïe des mélomanes congolais. Nous permettrons ainsi à notre musique de retrouver ses lettres de noblesse comme à l’époque.

A qui tu dédies l’album « Symbiose » ?

Sam Talanis : Je dédie cet album aux amateurs de la bonne musique, aux nostalgiques de la rumba congolaise d’antan, aux passionnés de danse et aux amoureux de mélodies tantôt chaloupées, tantôt rêveuses. Bref ! A tous ceux qui veulent prendre le temps de savourer la musique de tout leur corps et de toute leur âme.

Nous sommes à la fin de notre entretien, ton message de fin à tes fans et aux férus de la musique africaine ?

J’aimerais qu’avec cet opus SYMBIOSE, que nous avons mis presque 4 années à concocter le public en général et mes fans en particulier me rejoignent et me soutiennent pour faire encore un bout de chemin ensemble afin de porter la musique congolaise toujours plus haut et toujours plus loin et surtout retrouvons nous très bientôt lors de la sortie officielle de votre album « SYMBIOSE ». La date leur sera communiquée sous peu.

Merci Sam Talanis et surtout plein succès dans ta carrière musicale.

Merci Jarele, merci infiniment aux Echos du Congo Brazzaville et à vos lecteurs à travers le monde.

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