Les déplacés de Missié-Missié dans le district de Mindouli ont choisi d’ouvrir, 7 kilomètres de route, dans un sol sablonneux.
Un bruit de scie à moteur brise le silence lugubre qu’a imposé pendant deux ans le conflit armé à Missié-Missié. Des arbres sont coupés. Les populations qui avaient fui, commencent à revenir. Grâce aux vivres du PAM (Programme alimentaire mondial), les retournés de guerre du Pool veulent rendre accessible leur bassin de production au marché local.
« Les gens sont rémunérés en vivres. Ils reçoivent l’équivalent de 360 francs CFA par jour et par personne dans leur ménage. Ils travaillent, désherbent et dessouchent. Ils ont élargi le passage ici qui fait maintenant 4 mètres de large. Le véhicule peut passer là où le passage était impossible. Là, les travailleurs il y en a 64, et les bénéficiaires de la route, il y en a plus de 1.000, repartis sur six villages », explique le représentant du PAM au Congo, Jean-Martin Bauer.
Pour Antoinette Dinga Dzondo, ministre en charge de l’Action humanitaire, c’est important d’être d’accord de ne plus se faire nourrir gratuitement.
« Ce que nous faisons maintenant, c’est ce qu’on appelle le relèvement, la réhabilitation des moyens de vie. C’est un peuple agricole et ces produits ne sont pas seulement pour eux, c’est pour être vendu et la route est nécessaire », indique la ministre.
Une logique qu’accepte volontiers Philippe Mabouaka, chef du village Missié-Missié, mais aussi à la tête de la communauté de travailleurs sur de cette nouvelle piste.
« Avec cette piste, il y a plus de contours. La route va nous servir à faire rentrer les véhicules commerciaux à Missié-Missié. Ici, on produit les haricots, le gombo, les aubergines, mêmes les cultures européennes, les arachides, le foufou. Ceux qui font le haricot vont jusqu’à 300-400 sacs. Mais, ils posent un problème de déplacement. Une femme pour partir de Mounkonkoto jusqu’à Missié-Missié, il faut qu’elle fasse au moins 5 heures du temps. Mais actuellement, c’est une heure, et on est très content », témoigne le chef Mabouaka.